Une journée sur les chantiers - Histoires de Sexe

Une journée sur les chantiers

... une bite, une belle lame qui peut la transpercer et la pilonner. Le frémissement qu’elle ressent entre les jambes, l’appel de sa chatte endolorie par l’action régulière de ses mains et ses ongles depuis des jours et des jours, tout son épiderme en manque de caresses, ne la laissent pas penser à autre chose. Or la voilà en présence de deux beaux mecs matures, virils, qui cachent certainement de belles machines sous leurs pantalons peinturlurés. Peut-elle se permettre le luxe de les rater tous les deux à la fois par excès de vigilance et de timidité ? Malheureusement cela lui arrive si souvent, c’est trop bête. Elle a une certaine préférence pour Vladimir. Depuis qu’elle l’a croisé il y a trois jours, elle n’arrête pas de fantasmer sur sa belle carrure, ses grandes jambes et sa calvitie complète et définitive. Elle doit faire quelque chose vite, sa maman ne va pas tarder à revenir. Elle prend la posture la plus sexy possible, et leur parle d’une voix veloutée : — Moi, c’est Camille, et vous ?— Moi, c’est Mokhtar.— Et moi, c’est Vladimir, et tu peux m’appeler Vlad.— Et cela fait longtemps que vous faites ce boulot.— Oh mademoiselle, depuis au moins vingt ans pour moi, répond Mokhtar— Moi, c’est que trois ans, reprend Vladimir, avant j’ai fait de la boulangerie.— Ah bon, et pourquoi t’as changé ?— J’avais toujours la gueule aux fourneaux, je préfère l’air libre.— Je comprends, Vladimir, je comprends, et moi alors, vous ne voulez pas savoir ce que je fais, et remarquant leur ...

... embarras, je suis prof de philo.— Ooooooh, s’exclame Mokhtar, alors t’es philosophe, comme ceux de la télé.— Oh non, non, pas du tout, je suis juste prof de philo, être philosophe c’est d’un autre niveau auquel je ne peux pas prétendre.— Tant mieux, parce que généralement, c’est des sonnés.— Oh là là, c’est trop dur ça, c’est vrai qu’il y en a eu qui avaient un brin de folie, mais généralement ils sont normaux, comme vous et moi.— J’ai jamais compris ce que font ces mecs, moi, renchérit Vladimir en la serrant par un coude.— Oh tu poses une grande question qui partage les philosophes, mais pour être simple, je dis généralement à mes élèves que les philosophes nous aident à comprendre le monde dans lequel nous vivons, c’est-à-dire la nature, les sciences, l’homme, la société, la politique, la morale, la puissance, la guerre, l’art, le désir, tout ça. Le philosophe s’occupe du sens et de la valeur, alors que les autres, les politiciens, les scientifiques, les artistes, s’occupent des faits, c’est-à-dire des choses qui arrivent, qu’on voit, qu’on sent, qu’on écoute. Mais ces faits n’ont pas de sens sans le travail des philosophes, c’est comme le travail des prêtres et les chamans, il s’agit de donner une explication pour ce qui nous arrive, mais le philosophe, depuis nos amis les grecs, n’utilisent que le sens commun et la raison, il faut rejeter les mythes et les forces surnaturelles, on doit tout comprendre par sa propre raison. Rien que pour ça, on doit éponger la dette grecque ! ...