1. Mister Hyde - 1


    Datte: 15/08/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    ... n’était sûre de rien ces derniers temps. Si ! Elle était sûre que Frédéric avait été en dessous de ses espérances et qu’il lui mentait par omission depuis toujours. Elle se remémora leur rencontre chez des amis communs – la femme était une collègue de Frédéric – qui avaient organisé un dîner dans le but avouer de les présenter l’un à l’autre. « C’est un type gentil et solide » lui avait dit Myriam. Pour ce qui est de la gentillesse, elle ne se trompait pas… bien qu’une lueur de colère au fond de ses yeux bleus démentît parfois ce diagnostic. Ils se revirent de temps en temps, jusqu’au jour où elle fut choisie pour remplacer Myriam pendant son congé de maternité. Il resta très professionnel avec elle. Jamais il ne fit allusion à leurs rencontres hors du travail et donna même l’impression de ne pas la connaître lorsqu’elle lui fut présentée par la directrice du site. « Au boulot, nous sommes au boulot » lui avait-il rétorqué d’un ton sans réplique alors qu’elle lui en faisait le reproche, assise face à lui dans un restaurant. « Carabosse est à l’affût de la moindre erreur pour le virer, en étant comme il est, il protège tout le monde » - intervint Vincent, le mari de Myriam qui, pour s’immiscer dans la conversation n’en cherchait pas moins à la déminer. Frédérique se le tint pour dit et ne chercha plus à le gêner par ses « privates jokes ». Jusqu’au jour où elle fit un malaise. Pas grand-chose, juste une brutale chute de tension : un malaise vagal. Elle fût amenée à ...
    ... l’infirmerie et il s’y précipita. Son armure était craquelée elle se fendit pour de bon quand il la vit, allongée, pâle et sans défense. Frédéric s’approcha de Frédérique et lui prit la main. « Tu m’as fait peur ! » lui dit-il. Elle porta la main à sa joue. Elle venait de voir dans le regard de Frédéric tout l’amour qu’il taisait. « Enfin ! » se dit-elle. Et elle ferma les yeux. Frédérique rouvrit les yeux, une larme s’en échappait. Qu’éprouvait-elle ? De la tristesse ? De la nostalgie ? Des regrets ? Elle ne savait répondre à cette question. Peut-être ne saurait-elle jamais le faire. Cela n’avait, de toute façon, guère d’importance puisqu’elle l’avait quitté. Elle secoua la tête comme pour chasser les idées noires qui l’envahissaient. Sa lourde crinière blonde fouetta l’air avant de revenir en place. Elle arpenta la pièce encore jonchée de cartons et de meubles. « Ici je mettrai mon lit, là, celui de Jean. Un paravent nous séparera, ainsi, je ne serais pas sous son nez et il pourra dormir en sécurité, à la fois proche et loin de moi. Là, ma commode et ici ma coiffeuse. Il faudra que je rachète des paravents pour bien séparer nos chambres du salon. Quand il sera plus grand, Jean dormira dans la chambre d’en bas. Il faut que je profite de la présence de Frédéric pour la préparer. Le temps passe si vite… » Le temps passe si vite mais, pour elle, il se figea. Frédéric était revenu dans ses pensées et elle le revit en train de caresser la cheminée. Un frisson parcourut son corps. Les mains ...
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