Travaux d'artiste (2/2)
Datte: 24/08/2018,
Catégories:
fh,
ff,
couplus,
intermast,
Oral
fdanus,
fsodo,
échange,
entrecoup,
... de marches d’un escalier quasi obscur plus tard, nous prenions pied, dans des états divers, au sommet de la tour. Soufflant comme un phoque, j’arrivai bon dernier et m’effondrai sur le banc de pierre que le sadique ayant conçu l’édifice devait avoir placé là pour apaiser sa conscience. Éric, accoudé à un créneau, s’épongeait le front avec son mouchoir de poche en reprenant haleine. Charline avait le rouge aux joues et le souffle court, mais semblait encore tenir la forme. Quant à Lucie, qui sautillait sur place, elle aurait certainement pu faire plusieurs fois le trajet au pas de course avant de manifester les premiers signes de fatigue. Les lumières de la ville scintillaient au-delà des arbres bordant la clairière, et le disque lunaire baignait le sommet de la tour d’une lueur blafarde. — Tu crois que d’ici on voit l’appart’ ? demanda Lucie à son mari.— Par là, sans doute, répondit Éric en tendant le bras en direction d’un pâté d’immeubles, au-delà du parc.— Ah oui ! Je me levai et me dirigeai vers Éric. — Vous habitez près du parc ?— Pas encore, dit-il. On aménage peu à peu l’appartement. On y vivra bientôt. Pour le moment, on loue un meublé dans le quartier de la gare.— Ah ?— On est rentrés du Japon en mai. Deux ans là-bas, ça suffit. Je participe à un récent projet, au Parc Industriel Nord, et j’espère en a voir fini de crapahuter. Ingénieur et responsable, ça paie bien, mais c’est souvent épuisant. Comme quoi on n’a rien sans rien. Je pensai à l’histoire que Charline ...
... m’avait racontée, et au fait que Lucie avait évoqué le Japon lorsqu’elle avait parlé de Ben et Mieke. C’était donc là qu’ils étaient partis… et qu’ils avaient fait d’autres victimes ! — Wouah ! C’est pleine lune, dit Charline en mimant un frisson. Lucie rejeta la tête en arrière et poussa un « Aouououou » prolongé vers le ciel. Charline l’imita aussitôt, et nous eûmes droit à une longue minute de hurlements à la Lune, sans doute un truc pour activer la repousse des poils en vue d’une nouvelle séance d’épilation. Après quoi les deux femmes se mirent à rire à l’unisson en découvrant nos mines effarées. — Vous en faites des têtes ! s’exclama Charline.— Ils n’ont jamais vu de louves, à mon avis.— Mais nous, on a déjà vu le loup !— Ah, ça ! Et sur ce bon mot, elles recommencèrent à se tire-bouchonner à qui mieux mieux ! J’étais encore trop essoufflé pour me fatiguer à faire semblant de partager leur hilarité, et constatai avec soulagement qu’Éric ne riait pas lui non plus. Au moins ne serais-je pas seul à passer pour un rabat-joie ! Après avoir uni nos efforts à convaincre les femmes de l’inutilité de gaspiller le reste de la nuit à s’époumoner dans des cris de bêtes en rut, nous nous lançâmes à nouveau dans la périlleuse spirale obscure menant au bas de la tour. Seuls quelques traits de lumière, issus principalement des projecteurs, s’infiltraient par les meurtrières et nous servaient de timides points de repère. Lucie suggéra une visite de leur nouvel appartement, mais Éric ne ...