Confidences - Histoires de Sexe

Confidences

... pas se coucher le ventre creux. Il faisait noir dans le salon et la cuisine, la sérénité régnait à nouveau à la maison. Elle se saisit d’un petit quelque chose qui puisse calmer la bête qui lui griffait l’estomac, puis elle alla se brosser les dents, se démaquiller en bonne et due forme, et retourna enfin discrètement se coucher. Les paupières de Lise étaient déjà très lourdes et sa conscience bien engourdie lorsqu’un bruit sourd lui parvint. Ce n’est qu’au deuxième écho lointain qu’elle réalisa : quelqu’un grattait à la porte. Telle une patiente émergeant de son anesthésie, elle se redressa lentement, sortit un pied du lit, et le posa lourdement sur le carrelage froid. — Entre ! grogna-t-elle d’une voix caverneuse. La porte s’ouvrit lentement, sans grincer, et Lise reconnut le visage de Charlotte bien qu’il fût très marqué par la fatigue et la contrariété. Pieds nus, elle referma la porte derrière elle en silence puis, à pas de loup, alla s’asseoir sur le matelas à côté de sa camarade. — Qu’est-ce que tu veux ? dit Lise, visiblement contrariée qu’on la tire de son sommeil au moment où elle l’avait enfin trouvé.— Excuse-moi ma Lisette de te réveiller, lui répondit Charlotte en chuchotant, je t’ai entendue sortir tout à l’heure et je pensais que tu ne dormais pas non plus. Je… je voulais m’excuser pour ce matin. Je sais qu’on est souvent difficile à vivre moi et… l’autre là, et je sais que tu nous en veux beaucoup. Mais toi, on t’aime bien tu sais ! T’es tout le temps très ...

... gentille avec nous et je comprends que tu aies pété un câble…— Ça m’aurait tellement fait plaisir si tu avais attendu demain matin pour me le dire…— Excuse-moi encore. C’est juste que je préfère te le dire seule à seule, tu comprends, moi et Inès dans la même pièce c’est juste mission impossible, tu sais comment elle est ! En écoutant la lamentation de sa colocataire, Lise comprenait bien ce qu’il devait se passer dans la tête de cette dernière. Elle se figura la gêne et le sentiment de honte que son esclandre avait pu provoquer chez les deux entêtées et en conclut que cette intrusion à pas d’heure était peut-être justifiée. Cependant elle se sentit rapidement envahie par ce sentiment d’oppression qu’elle détestait plus que tout et décida que désormais elle ferait abstraction de sa timidité et parlerait franchement à ses camarades. Elle fixa Charlotte de ses yeux vairons et lui dit simplement : — Vous devez faire la paix toutes les deux. Et ne me dis pas que c’est impossible, il y a toujours moyen de dialoguer.— J’aimerais bien tu sais. Si c’était aussi simple… ! Mais c’est impossible.— Donc tu es une menteuse, répondit Lise exaspérée. Charlotte resta un instant muette, bouche bée, comme sonnée par l’accusation qui la visait. Voyant qu’elle tardait à réagir, Lise précisa son propos : — Si tu prétends vouloir mettre fin au conflit entre toi et Inès, et que tu rejettes tout dialogue avec elle, alors tu es une menteuse. Ce que tu me dis c’est plutôt : je veux mettre fin au conflit ...