Le rose et le noir. Ludivine - Histoires de Sexe

Le rose et le noir. Ludivine

... Jean-Pierre, j’étouffe ici… L’impression d’être cloîtrée, tu te rends compte, moi !— Tu l’as un peu cherché, non ? rié-je.— Ouais… peut-être. Ecoute, ça tombe bien que tu sois seul… J’ai une idée, prendre un peu de recul. Laure part bientôt pour ses examens, n’est-ce pas ?— Oui… pourquoi ? bredouillé-je, certain d’avoir déjà compris. Je pressens comme une « idée » de sa part pas très catholique… La reine des embrouilleuses, mais elle est tellement attachante qu’on lui pardonne tout. — Et bien, mon idée… reprend-elle, mais tu le gardes pour toi, c’est de la rejoindre, lui faire la surprise ! Je trouverai un prétexte, je m’arrange… Oh là ! Il ne manquait plus que ça ! Mais quand, quand va-t-elle se calmer ? Je l’aime beaucoup, mais maintenant ça va trop loin. Soudain furieux je réplique : — Tu vas nous foutre encore la merde ! Ecoute, tu ne peux pas te marier gentiment, et on se revoit de temps en temps, comme avant, non ?— Non.— Comment « non » ? Tu peux développer, je te prie ? éructé-je— Je sais pour cette « Ludivine »… lâche-t-elle.— Et alors ? C’est sur ton conseil, je crois. T’es jalouse ? C’est bien le moment ! Un silence. Je l’entends respirer fortement, elle aussi est en colère, semble-t-il. — Je ne suis pas sûre que tu comprends… reprend-elle doucement. Bon, voilà, je fais ce que j’ai à faire, c’est tout ! Non mais ! Et surtout tu ne dis rien ! Allez, je t’embrasse. Salut ! Aïe ! C’est la tuile ! Me fâcher avec Clara, j’aime pas. Qu’est-ce qui lui prend ? Elle veut « ...

... récupérer » Laure ? Elle semblait tellement « femme de tête », son mariage d’abord avec à la clé une situation sociale enviable ! J’imagine Laure retrouvant Clara à l’autre bout du monde… Décidément ! Je commence à être las de ce foutoir ! Et une fois de plus, l’idée qui m’effleurait de faire ma vie plutôt avec Ludivine, cette idée maintenant s’impose davantage. Et de me rappeler les heures de discussions presque en cachette, au téléphone, entre les deux filles, et maintenant cet appel de Clara… Oui, il se passe quelque chose… o-o Plus tard c’est Ludivine qui rentre la première et qui s’étonne de l’absence de Laure. Tant mieux, j’ai un trop plein d’amour, une envie de serrer une femme dans mes bras. Je l’enlace, tente de l’embrasser, mais elle me repousse doucement. — Ça ne va plus, toi et Laure ? murmure-t-elle. Je vous gêne, c’est certain !— Mais non ! C’est elle, avec ses examens… Enfin je crois… Euh ! Et toi avec elle ?— Oh ! On dort comme deux copines… Enfin presque toujours… répond-elle en se troublant. Mais tu me manques ! On pourrait, l’hôtel à nouveau, le midi, non ?— Oui, peut-être… balbutié-je. Elle me regarde et me prend les mains, amicalement, comme une grande sœur. — Tu l ’aimes fort, n’est-ce pas ? Tu es inquiet, ça se voit. Votre truc à trois ça n’a pas l’air de marcher avec moi, hein ? Si j’ai bien compris, il y a cette Clara… Laure m’en parle souvent…— Tu as tout compris… lâché-je en soupirant et en la prenant dans mes bras. Elle me serre fort, loge sa tête ...