1. Éveil à l'autre masculin


    Datte: 05/09/2018, Catégories: h, hh, jeunes, école, Voyeur / Exhib / Nudisme strip, intermast, Oral hdanus, hsodo, init, confession,

    Reprendre la plume, cette fois-ci sans la dictée de Rachel. C’est à mon tour de lui raconter un de mes souvenirs et de vous le faire partager. À l’aube de cette profonde amitié érotique qui nous lie, et après le récit de notre première rencontre, j’ai à sa demande, habillé de mes mots la relation de ses premières émotions, de ses premières caresses, de ses premiers éblouissements. Nous nous sommes fixé pour règle d’alterner les récits et c’est donc à mon tour de me livrer au difficile exercice de la gestation et de l’écriture. À mesure de ces confidences réciproques, nous refaisons ensemble le long chemin qui nous a amenés jusqu’à cet après-midi où, couchés dans le creux d’une dune, nous nous étions, découverts l’un à l’autre. Me voilà donc face à la page blanche. Quel épisode de ma vie lui livrer qui puisse révéler une part de moi-même ? Comment expliquer cette affection sensuelle qui nous lie, cette trame que nous tissons en toute lucidité entre peur et désir. Peur de ce lien familial, même indirect et de nos situations matrimoniales respectives versus ce désir partagé de flamboyance charnelle, et d’harmonie libertine. Au moment de me replonger dans les méandres de ma mémoire et d’évoquer ma première expérience avec une femme, je dois en passer par mon éveil à la sexualité qui, comme pour beaucoup de jeunes gens de ma génération, a commencé par la découverte d’un autre masculin. Au siècle où les écoles n’étaient pas mixtes, où les clubs et mouvements de jeunesse ne ...
    ... l’étaient pas davantage, c’est dans le miroir sexué d’un autre garçon que beaucoup d’entre nous apprenaient, à l’heure de leur réveil pulsionnel, à forger leur propre identité et à découvrir les ressorts délicats et intimes de leur sensualité. De manière paradoxale, ces premières expériences n’engendraient bien souvent aucune culpabilité. Ces relations n’entraient pas vraiment dans le domaine de la débauche et étaient, sans que rien n’en soit dit, une étape normale d’un processus d’initiation. Nous sortions tout juste de mai 68 et, malgré nos 19 ans, alors que l’écho des barricades ne franchissait pas les hauts murs de notre pensionnat, ce n’est qu’au cours des rares week-ends de sortie que nous sentions qu’un profond courant érotique et psychanalytique regardait pour la première fois l’homosexualité, la masturbation comme des actes naturellement acceptables et même conseillés pour une pleine prise de conscience de son identité. À l’heure où les poupées n’étaient pas sexuées, les baignoires confirmaient leur destination d’espace propice aux mauvaises pensées. Certains d’entre nous avaient eu l’opportunité de jouer au docteur et au malade avec une cousine ou une jeune voisine, mais ce jeu érotique ne dépassait que rarement l’étape de l’observation. Nous évitions juste d’en parler en confession lorsqu’était abordée la question de la pureté et, ces premières caresses échangées dans l’ombre des dortoirs restaient dans le domaine du jardin secret. Côte d’Azur, l’ouvrage de Cathy Bernheim, ...
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