1. Je peux vous donner une photo ?


    Datte: 20/09/2018, Catégories: fh, Oral fsodo,

    ... découvrir le domaine depuis la lanterne du pigeonnier. Arrivés en haut, il lui explique le bâtiment, les jardins, les projets. L’étroite plateforme n’est pas faite pour accueillir deux personnes ; pour y tenir, ils ont dû se serrer. Elle est devant lui, un peu sur le côté ; il a posé une main sur son épaule et de l’autre il lui désigne ce dont il parle. Vient le moment magique du coucher de soleil. Le paysage se pare d’or et de feu. Julie est émue, mais le spectacle n’est pas seul en cause. De le sentir contre elle, de sentir sa main sur son épaule ne la laisse pas de marbre. Il se dégage de lui une force, un magnétisme qui la troublent. Elle réalise qu’elle se voilait la face, que l’intérêt qu’elle lui porte n’est pas que motivé par son histoire avec sa cousine. Elle est attirée par l’homme. Elle se laisse aller un peu plus contre lui. Quand le paysage s’est enflammé, Bernard s’est tu pour ne pas rompre la magie du moment. Il sent Julie s’appuyer plus lourdement contre lui, mais il attribue ça à la fatigue. La nuit et son voile noir remplacent progressivement les couleurs chatoyantes. Il suggère de retourner au château. Julie ne bouge pas, mais Bernard se trompe quand il pense qu’elle veut profiter de la disparition progressive du jour : elle se sent simplement trop bien près de lui. C’est la première fois qu’ils sont si proches. Les minutes s’écoulent ; il s’agite un peu, mal à l’aise et troublé lui aussi maintenant. Elle le sent ; elle se redresse, mais au lieu de ...
    ... descendre par l’échelle, elle se retourne. Elle voit encore son visage. Il va parler : elle n’a pas besoin de boule de cristal pour savoir qu’il va proposer de passer le premier pour l’aider à descendre ou quelque chose de ce genre. Ce n’est pas ce qu’elle espère, ce n’est pas ce que maintenant elle désire. Mais si elle attend que Bernard fasse quelque chose, elle sait aussi qu’il gèlera en enfer avant. Elle ne peut pas laisser passer ce moment ; Dieu sait quand un autre aussi favorable se présentera. Presque comme on se jette à l’eau, elle l’enlace et pose ses lèvres sur les siennes. Il se raidit et ne répond pas à son baiser ; des pensées contradictoires bouillonnent dans sa tête. Il se recule, dans la mesure où il le peut, et d’une voix défaillante il murmure : — Julie, c’est de la folie. Elle se serre plus contre lui. — Vous méritez mieux…— Mieux que quoi ?— Mieux qu’un homme qui a vingt ans de plus que vous ; mieux qu’un homme qui, lorsqu’il vous voit, revoit son passé ; mieux qu’un homme qui, égoïstement, cherche… Qui ne sait même pas ce qu’il cherche en votre compagnie. Vous ressemblez tant à Ariane, pas seulement physiquement, et pourtant vous êtes tellement différente…— J’ai compris pourquoi elle t’aimait, pourquoi elle s’est battue pour être avec toi et c’est aussi pourquoi je suis prête à le faire. Tout en parlant elle se rend compte qu’elle l’a tutoyé, qu’elle exprime tout ce qu’elle avait voulu ignorer jusqu’à présent et que la première personne avec laquelle elle devra ...
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