Le baume de l'âme (1)
Datte: 09/10/2018,
Catégories:
Divers,
... oui, c’est ça, un autre jour… en semaine. — Je pourrai vous appeler au téléphone ? — Je ne donne pas mon numéro… — Je l’ai votre numéro de portable, enfin… je l’ai trouvé, mais ça fait partie aussi de ce que j’ai à vous dire… — Bon et bien, appelez-moi lundi et nous verrons. — Je ne voulais pas vous faire peur, mais seulement vous parler… je vous téléphone sans faute lundi matin. Vers dix heures ça vous conviendra ? — Oui ! Oui c’est ça. Dix heures lundi… bonne fin de journée. La brune se demanda soudain ce qui lui avait pris. Pourquoi cette peur panique, pourquoi ne pas avoir ouvert tout de suite ? Un réflexe de femme seule sans doute, une protection contre elle ne savait quelle menace ! L’incident tout autant que la tête de ce jeune homme tournaient sous ses cheveux légèrement frisottés. Ils bouclaient, signe qu’il allait sûrement pleuvoir. Les mauvaises herbes passèrent un sale quart d’heure. Plus elle se remémorait le visage du jeune et moins elle voyait où elle avait bien pu le croiser. Elle ne savait qu’une seule chose, elle devait connaître ce gamin. Gamin… il n’avait que le titre de gamin, elle n’aurait pu lui donner un âge certain, mais il devait avoisiner les vingt ans. S’il appelait lundi, elle l’éconduirait fermement. Pas question de ramener un inconnu chez elle. Après tout, la maison était assez à l’écart des habitations du village et par les temps qui courraient… mieux valait être prudente. Une femme seule restait toujours une proie potentielle. Le soir ...
... tombait alors que Marjorie en songeant à tout ceci, prenait une douche bien méritée. Le jardin était nickel, la pelouse tondue, du bel ouvrage. Elle n’avait plus le choix, et devait faire toutes les corvées domestiques pour garder son royaume propre. Elle était fière du travail accompli et mon Dieu, ce nettoyage de son corps qui terminait la besogne était un moment de détente. Elle eut comme une pensée pour Yann et sa main qui rodait sur son ventre, ne descendit pas sur la fleur qui n’avait plus été butinée depuis… elle réagit rapidement. Pas besoin de s’apitoyer sur son sort. Les derniers jours elle avait vu son mari se tordre de douleur et surtout, il lui semblait que ses ultimes cris étaient encore coincés dans ses oreilles. Elle aurait voulu fuir ces plaintes, ces gémissements, mais elle avait assumé, jusqu’au bout. C’était mieux, surtout pour Yann. L’histoire du trublion de l’après-midi était sortie de sa caboche alors qu’elle regardait en somnolant les variétés à la télévision. Ce Sébastien n’avait pas une grande classe, mais au moins, ses émissions ne réclamaient pas une intelligence et une assiduité hors norme. Dire que ça s’appelait « les années bonheur » ! Un clin d’œil fantôme qui lui revenait du ciel ? Peut-être ! Elle était prête à croire n’importe quoi… alors l’émission juste finie, elle partit se coucher. La maison était particulièrement bruyante ce soir. Le bois dont elle était en grande partie faite craquait de partout. La douceur printanière obligea la femme à ...