Le baume de l'âme (1)
Datte: 09/10/2018,
Catégories:
Divers,
... la taille des arbres fruitiers. Pour cela, elle n’avait pas le coup de main. Quand elle reposa sa revue, une soudaine envie de bouger la prit. Oui ! Oh ! Pas bien loin, juste faire le tour du lac. Pour cette promenade dominicale, pas besoin de beaux vêtements, de jolies chaussures. Un survêtement et une paire de baskets feraient l’affaire. Un coup de peigne dans sa tignasse de plus en plus bouclée et en passant par le jardin, elle contourna le ponton de… Yann, juste avant de rejoindre un minuscule sentier qui faisait le tour de l’énorme étendue bleu-gris qui longeait sa propriété. Personne pour faire le circuit, elle appréciait de n’avoir pas à affronter des regards, connus ou non. Elle avait toujours aimé goûter cette sauvage solitude, mais c’était mieux avant… lorsqu’elle la partageait avec son mari. Elle affectionnait cette contrée, ce sentier enroché par endroit et ses longs passages camouflés sous des sapins toujours verts. Son esprit vagabondait, son visage agréablement giflé par un vent déjà tiède. Le printemps remettait de la couleur dans toutes choses. Ses pas la menaient plus que sa tête. Pas une seule fois elle n’avait songé à leur dernière sortie. Les points plus sombres sur la grande mare, lui apportèrent pourtant une petite larme. Le bateau était dans sa remise et ne sortirait pas cette année. Les brochets aussi, auraient une paix royale. Elle marchait depuis une heure au moins et sur l’autre rive, le toit pointu de son chalet lui faisait comme un clin d’œil. Le ...
... soleil voilé par instant venait frapper les petites tuiles rouges si typiques des Vosges. Elle s’arrêta un long moment, contemplant seulement cet îlot de bois perdu dans une verdure renaissante. On ne pouvait apercevoir d’ici que la toiture et les hautes haies seulement ouvertes sur quelques dizaines de mètres. Un château accessible seulement par l’eau ou le chemin qui partait de la route située bien au-dessus de celui-ci. Quand elle reprit son sinueux périple, les images qui dansaient sous son crâne la faisaient sourire. Le ciel gris se reflétait sur la nappe frissonnante et sa teinte restait mitigée. Le vent qui venait des montagnes jouait avec ses cheveux, les plaquant tantôt sur son front ou les ébouriffait en fonction de la position qu’elle avait. En marchant plus rapidement sur une portion moins chaotique, ses longues jambes se frottaient l’une à l’autre et une sorte de chatouillis lui parcourait l’échine. Inconsciemment elle songea que son corps devenait de plus en plus demandeur. Un instant encore elle pensa que c’était sans doute mal, d’avoir ce genre d’idées… érotiques. — oooOOooo — Le lundi était depuis des années le jour de la lessive le matin, et des courses l’après-midi. Elle avait gardé ses habitudes, même s’il lui arrivait encore d’oublier que le volume des achats pour une semaine devait être divisé par deux. Et encore, c’était souvent encore trop chargée, qu’elle rentrait du super marché. La machine à laver programmée tournait sans elle et la sonnerie de son ...