Le baume de l'âme (1)
Datte: 09/10/2018,
Catégories:
Divers,
... portable la surprit devant son réfrigérateur, listant ce dont elle avait besoin. Machinalement elle décrocha, l’esprit visiblement ailleurs. — Allo ! — Allo ! Madame Sarran, bonjour. Je suis le garçon de samedi après-midi. Je vous appelle comme convenu. — Ah ! Oui ! Mais je suis occupée là. Je dois aller faire des courses ! — Oh ! S’il vous plaît, juste un instant. Il faut que je vous parle. — Mais enfin Monsieur, je n’ai rien à vous dire moi ! Je ne comprends pas votre insistance. — Je ne peux pas en une seconde comme ça au téléphone vous dire ce que j’ai sur le cœur. Mais il s’agit de… votre mari. — Mon mari ? Grand Dieu, vous semblez ne pas savoir qu’il est… décédé depuis quelques mois. Comme le mot avait été difficile à prononcer et comme elle avait mal en soufflant ce vocable dans le téléphone à un parfait inconnu. — Oh si je le sais Madame ! Et je puis vous assurer qu’il me manque aussi. — Il vous manque ? Vous vous fichez de moi ? Qui… qui êtes-vous ? — Je pourrais vous expliquer cela de vive voix, ce serait préférable sans doute. — M’expliquer, mais quoi ? Bon, je vais en courses, venez vers dix-sept heures. Je devrais être rentrée sinon attendez-moi sur la route, je ne vous redonne pas l’adresse ni l’itinéraire pour venir chez moi. — Merci, merci Madame Sarran. Complètement déboussolée, Marjorie se dit, mais un peu tard, qu’elle avait fait une bêtise en invitant ce… ce type à venir chez elle. Elle passa rapidement dans les rayons de la supérette du village avec les ...
... paroles de ce mec qui revenaient en boucle dans sa tête. Qui était ce garçon ? Pourquoi la sensation de déjà vu la hantait elle ? Quand elle revint au chalet, elle fut presque soulagée de ne pas trouver sur la route cet homme. Mais à l’heure pile la sonnerie de la porte lui parvint ! En tous cas il ne manquait pas d’exactitude. Elle actionna le portillon depuis l’entrée et en suivant le jeune homme par la caméra du visiophone, elle le vit venir vers la maison. Toujours cette impression de le connaître qui la poursuivait. L’autre arrivait derrière la porte d’entrée. Elle ouvrit celle-ci et le jeune prit son temps pour pénétrer à l’intérieur. — Bonjour Madame ! — Bonjour. Bon et bien, ne restez pas sur le pas de la porte ! Venez ! Racontez-moi ce qui vous amène et… — Je vais vous le dire, mais avant je vous assure que je ne vous veux aucun mal. J’ai seulement moi aussi, besoin de comprendre, de savoir. — Calmez-vous ! Ce que vous me dites, c’est du chinois pour moi, voyez-vous. — Savez-vous qui est Clémence Tisserant, Madame Sarran ? Parce que le début de mon histoire porte ce nom-là. — Tisserant, dites-vous ? Non, je ne vois pas. Je ne connais personne de ce nom. — Votre mari ne vous en a jamais parlé ? — Je ne pense pas, mais s’il l’a fait, j’ai oublié sans doute. — Cette dame était à l’école avec Yann… votre mari. Ils ont eu quinze ans ensemble. — Je suppose que tous les jeunes du village qui fréquentaient son école ont eu quinze ans presque la même année, s’ils étaient dans ...