Moi, je pourrai plus avoir d'enfant, maintenant
Datte: 15/10/2018,
Catégories:
fh,
hplusag,
couple,
neuneu,
hotel,
amour,
volupté,
Oral
pénétratio,
mélo,
... danser la valse à s’en étourdir, battit des mains devant la pièce montée. Ma sœur la couvait des yeux avec inquiétude et tendresse. En l’observant, je compris que j’avais une alliée. La première. Karin s’installa. Je lui aménageai un bureau, avec une étagère pour ses « cartons de mémoire ». — Je n’ai pas de tête, tu comprends, alors il faut surtout que je ne jette rien. Comme ça, quand on me pose une question importante, je peux répondre. Il y avait de tout, là-dedans : des bulletins scolaires, des rapports de psychologues, des ordonnances, des cartes postales, des billets de trains, des emballages de chocolat. Elle ajouta, dans le dernier, notre faire-part de mariage et le sachet de dragées. Elle trouva une place dans la bibliothèque pour ses albums photos. Elle passait des heures à les parcourir. Quand je les regardais avec elle, elle choisissait toujours ceux de son enfance, ou le dernier, avec les photos de la mer et de notre mariage. Si j’essayais d’en prendre un autre, elle se braquait. — Avec toi, je veux voir que les choses bien.— Qu’est-ce qui s’est passé ? Je voudrais tout savoir, tu sais.— Rien. Des bêtises. Des gens qui m’embêtaient parce que je suis pas maligne.— Pourquoi ils sont dans ton album ?— Des amis de mon frère. Elle avait l’air si malheureuse en disant cela, que je n’insistai pas. Je les feuilletai en son absence, avec l’impression de la trahir. Les photos ne révélèrent pas son secret. Elle se débrouillait mieux que moi pour tenir la maison en ordre. ...
... Elle refusa que je garde ma femme de ménage. — Toi, tu gagnes de l’argent, tu comptes, tu t’occupes des papiers. Moi, si je fais pas ça, je fais rien.— Tu me rends heureux. Elle secoua la tête. — Non, ça, ça peut pas compter. Elle lisait de plus en plus. Elle raffolait des histoires de filles-mères, d’adoption, de familles dispersées. Je la retrouvais parfois en larmes au fond de notre lit. — C’est pas vrai, dans les livres, hein ?— Non, en général, ce n’est pas vrai.— Ça veut dire que des fois, c’est vrai ?— Ça arrive. Mais là, ce sont des romans. Des histoires inventées. Je lui mentais un peu. Il y avait aussi des témoignages, dans ces lectures. Elle lisait aussi tout ce qu’elle pouvait trouver sur l’enfance. J’avais beau savoir qu’il s’agissait de documentation pour ses examens, ça me tordait le cœur. Notre enfant aurait été le plus aimé du monde. Quand elle était triste, je la retrouvais en train de jouer à la poupée. Elle les avait toutes gardées. Certaines avaient été si malmenées qu’elles avaient à peine figure humaine. Elle s’en occupait pourtant avec soin. — C’est ridicule, hein, une fille de mon âge qui joue à la poupée…— Non, je ne crois pas. Son pauvre sourire, dans ces moments-là, me donnait envie de lui donner un bain et de préparer des nouilles au jambon. Ma petite fille. Heureuse, elle décorait la maison. Elle achetait des guirlandes, des bibelots. Le salon semblait en permanence décoré pour Noël. Ça fascinait mes neveux. Quand ils venaient, ils regardaient ...