1. Moi, je pourrai plus avoir d'enfant, maintenant


    Datte: 15/10/2018, Catégories: fh, hplusag, couple, neuneu, hotel, amour, volupté, Oral pénétratio, mélo,

    ... c’était son arrivisme, sa volonté de réussir. Nous nous faisions la courte échelle : je lui présentais ses futurs clients, elle organisait des dîners mondains impeccables. Mais je m’étais fatigué de cette course. Je pouvais encore agrandir mon affaire, je pouvais développer à l’export, mais je ne le voulais plus. Je voulais autre chose. Elle avait encore soif de pouvoir. Je regardai Karin. Elle semblait si simple. — Jean T-shirt.— Ah bon ! J’aurais pas dit.— Et toi ?— Moi aussi. En comptant les points, j’avais neuf ronds rouges : un métier sécurisant, fonctionnaire, comptable, agent de bureau. Elle refusa d’abord de me donner son résultat. — Pourquoi donc ? Tu sais, ce n’est qu’un jeu.— Parce que je sais très bien ce que je veux faire, alors ce n’est pas la peine de regarder.— Qu’est-ce que tu veux faire ? Elle regarda ses mains et répondit, d’une voix sourde : — Je voudrais travailler avec des enfants. Mais je peux pas. Je suis pas assez intelligente. Elle avait laissé tomber le magazine : douze fleurs, "santé, social, éducation". Je lui pris la main. — Pourquoi tu dis ça ?— C’est vrai. C’est tout. L’assistante sociale l’a dit. Elle me serrait les doigts à me faire mal. — Elles ne savent pas tout, tu sais, les assistantes sociales.— C’est pas grave. Ça fait des années que je le sais. Ça fait rien. Elle avait lâché ma main, relevé la tête. — C’est quoi, en vrai, ton métier ? En sortant de la chambre, j’ai machinalement jeté un œil sur la feuille de température au bout du ...
    ... lit. Nom, prénom, date de naissance. Date de naissance. Refaire le calcul, trois fois. 22 ans. Elle avait 22 ans. Je haussai les épaules. Ça ne changeait rien. Elle avait tout de même l’âge d’être ma fille… Si je n’avais pas attendu d’être marié. La fois suivante je lui amenai une boîte de papillotes anglaises, ces gros cylindres munis d’un pétard qui contiennent des bonbons, de petits jouets, une blague. Je fis claquer la première, pour lui montrer. Elle sursauta au bruit et me lança un regard noir. Elle en déballa soigneusement trois autres, avec une prudence de démineur. Dans l’une, elle trouva une pochette de minuscules crayons de couleurs. Elle en fut ravie. Elle rangea les autres. — Pour quand je serai triste.— Tu es souvent triste ? Je me mordis la langue. Quelle question idiote ! Elle répondit pourtant. — Pas souvent. Quand j’entends les bébés qui pleurent longtemps, je suis triste.— Pour eux ?— Non… Elle cherchait ses mots. — Parce que tu n’aimes pas entendre pleurer ? Elle secoua la tête. — C’est… Moi, je pourrai plus avoir d’enfant, maintenant. Je restai sans voix. Cette simple phrase, dite sur un ton neutre, me coupait la respiration. Elle me faisait mal. Je comprenais si bien ce que ça voulait dire. J’avais mis plusieurs années à comprendre que Clémentine ne voulait pas d’enfant. Elle me disait « Plus tard ». Après ce procès, après cette affaire, après ma promotion, quand j’aurai monté mon cabinet. Elle ne disait pas non. Je ne voulais pas voir que c’était par ...
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