Le café de ma rue (1)
Datte: 21/10/2018,
Catégories:
Partouze / Groupe
... Elle était prête à lancer la conversation mais a vu que j’étais occupé à écrire un e-mail sur mon téléphone, et s’est abstenue. Elle a simplement posé la tasse sur la table, et c’est là que je l’ai vue tourner un peu plus la tête vers l’une de mes notes, puis la prendre en main. Je n’ai pas eu le temps de l’en empêcher, Laure lisait déjà : — « L’une était grande, blonde, élancée, la deuxième était brune, plus petite, plus pulpeuse. » Vous parlez de nous ? — Non, non, me suis-je défendu. Mais disons que je m’inspire de ce que je vois. Laure s’est mise à regarder mes autres notes, et elle en a pris une autre au hasard. — « Sa main venait de glisser dans sa petite culotte » ? Vous parlez encore de nous ? — Non, pas du tout, je... — Je croyais que vous écriviez sur la société, mais vous écrivez sur le cul. — L’un n’empêche pas l’autre. Mais ce sont deux récits différents. Et vous devenez un peu trop curieuse. Voilà qui avait clos la discussion. Laure avait posé mes notes, repris son plateau, et était repartie vers le comptoir avec un petit sourire poli. Je l’ai ensuite vue parler à Sophie. Grillé. J’étais grillé comme jamais. Sans réfléchir plus longtemps, j’ai rassemblé toutes mes notes, laissé un billet pour l’addition, et je suis parti sans demander mon reste. J’écrivais certes de l’érotisme. De l’érotisme ainsi que de la sociologie, et parfois les deux à la fois. Mais ce n’était pas une raison pour être jugé. A moitié humilié, à moitié énervé, je suis rentré chez moi, et ...
... je n’ai pas remis les pieds dans le café pendant une semaine. Jusqu’à ce que je me rende à l’évidence, cet endroit m’inspirait réellement. Chez moi je n’écrivais plus. J’ai poussé la porte ce matin-là avec un peu moins d’entrain. J’étais un peu stressé à l’idée de revenir ici. Je me suis assis à ma place, j’ai sorti mes affaires, et Laure est venue poser mon café sur la table sans que j’aie à le commander. — Vous n’êtes pas venu cette semaine ? — Oui, désolé, je... j’étais occupé. — C’est à cause de notre dernière conversation ? — Aussi, oui. — Je suis désolée, j’aurais pas dû fouiller. Elle avait l’air vraiment désolée. Je regrettais d’avoir fait le mort pendant tout ce temps. — C’est déjà oublié, ai-je menti. Plus tard, Laure est revenue m’apporter mon deuxième café, ainsi qu’une part de cheesecake que je n’avais pas commandée. — Cadeau de la maison, a-t-elle précisé. Pour me faire pardonner. — Vous n’auriez pas dû. Mais merci. — Je peux vous poser une question ? — Allez-y, ai-je répondu en sentant le piège se refermer sur moi. — Ces deux notes que j’ai lues... elles étaient liées ? Je veux dire, est-ce que vous écrivez des trucs érotiques sur nous ? Comme prévu, le piège se refermait. Autant jouer l’honnêteté. — Vous voulez une réponse honnête j’imagine, alors non, ces deux notes n’étaient pas liées, mais oui, j’écris des nouvelles érotiques et je me suis inspiré de vous pour deux de mes personnages. — D’accord. Et... On peut les lire ? — Eh bien, c’est-à-dire que... — Ce ...