1. Fondu enchaîné à l'Université


    Datte: 28/10/2018, Catégories: fh, hplusag, profélève, exercice, regrets, prememois,

    ... croyais en toi. Tu étais le père que j’aurais voulu avoir. Tu étais mon ami… mon garde du corps. Tu me protégeais. Tu essayais de me comprendre, tu me respectais. J’étais en adoration de ta personne, en totale addiction de ta présence. À ton contact, je me sentais grandir, je me sentais exister, je me sentais forte. J’étais devenue dépendante de ce sentiment. Seuls ta présence, ton regard, le faisait naître en moi. Et tous ces gens qui me pensaient amoureuse. Ce n’était pas de l’amour. C’était beaucoup plus que ça… mmmm… oui, comme ça… continue… et c’était sans doute malsain… Mais ça n’avait rien de sexuel, rien de physique, rien de comparable au désir… que nous éprouvons maintenant. J’avais la passion de toi. J’ai même adoré la philosophie comme je t’ai adoré toi, elle créait encore plus de liens entre nous. Et tu as tout gâché. À force d’entendre de mon entourage les mêmes sarcasmes sur tes… attouchements, tes prévenances, j’ai fini par me poser des questions, à mon tour… Et j’ai ouvert les yeux sur toi. Ce que j’y ai trouvé m’a écœurée.— Continue à ouvrir les vannes… Nous en avons besoin, tous les deux… Aline… ce que je te fais… tu aimes ?— Oui… beaucoup… Je… humpf, plus haut… Oui… tu y es… Laisse-moi finir s’il te plaît… Après toi, mon cœur était en lambeaux, ma confiance aux autres n’était plus que suspicions et doutes… Mon amour pour la philosophie est devenu cendres, petit à petit. Je me demandais toujours si des intentions obscènes se cachaient sous des dehors ...
    ... affables, j’avais toujours peur d’entendre des mots que je redoutais, peur de sentir une main dans mon dos, comme tu l’as fait à de si nombreuses reprises. J’avais tellement, tellement confiance en toi, Lionel ! Et tu m’as tellement… tellement détruite !— Ne pleure pas… Aline… Allonge-toi contre moi. Chut… je suis désolé… désolé… je ne me suis pas rendu compte tout de suite… Là, doucement… Chut… calme-toi… tu as peut-être raison, tu sais… j’aimais te toucher, je le confesse… et j’aimais te parler… et j’aimais te voir, aussi… savoir que tu allais bien, ça m’importait, ne crois pas le contraire. Je me souciais de toi… est-ce que j’ai éprouvé des choses que je n’aurais pas dû éprouver ?… sans doute. J’avais beau me justifier… je sentais bien que je devais m’éloigner de toi… et j’ai eu peur que tu sois amoureuse de moi et… j’ai eu peur… de moi… tout simplement.— As-tu… as-tu fait souffrir… d’autres filles ?— Non, je ne crois pas. Depuis toi, j’ai… j’ai cloisonné.— Comment ça ?— Eh bien… ça n’allait pas bien avec ma femme alors… nous nous sommes séparés… j’ai rencontré des filles, certaines de ton âge, mais il y avait toujours ce souvenir… ton visage dégoûté… je ne sais pas comment expliquer. Ce jour-là, quand tu m’as parlé de ton Américain, j’ai réalisé que tu ne m’aimais pas, en fait. Et ce que je ressentais moi, au contraire, ça ne me plaisait pas du tout… j’ai été… jaloux ! Jaloux, oui. Et j’ai enfin compris qu’avec toi, c’était différent… que ce n’était pas comme avec d’autres ...