Janvier 2010
Datte: 29/10/2018,
Catégories:
fh,
couleurs,
vacances,
amour,
Masturbation
préservati,
pénétratio,
mélo,
amourdram,
... rampants et volants. Je dors un peu, puis je me réveille en sueur, des images d’horreur dans ma tête, des cauchemars qui peuplent la nuit, une sensation d’étouffement qui m’oppresse. Les images se confondent dans mon cerveau brouillé, la musique de mon arrivée se transforme en sourd grondement, les marchandes d’eau basculent sous des blocs de béton. Le noir de la peau souillé de rouge sang, le ciel bleu soudain gris et noir, et moi qui disparais, seule, avalée par la route qui s’ouvre devant mes pas. Un baiser passionné, une langue rosée qui se transforme en flot de sang visqueux, un sexe dur comme du béton qui me transperce, un homme sur moi qui devient comme un mur qui s’effondre. Des cadavres, des blessés, mes cauchemars sont peuplés de centaines d’entre eux. Dès que je ferme les yeux, je ressens encore la vibration du sol. Ou est-ce une nouvelle réplique ? Il y en a déjà eu trop… On me questionne et je réponds, sans trop de détails, que j’étais au centre-ville de Port-au-Prince et que j’ai marché jusqu’ici. En retour, on me raconte une histoire, plus triste ou moins, c’est selon. Je suis là, mais en même temps je suis absente. On m’a enlevé quelque chose, on m’a arraché mon innocence, je ne serai plus jamais la même. Quelques jours plus tard, comme dans un rêve, on m’annonce que je vais pouvoir rentrer chez moi, on commence à rapatrier les Canadiens par avion. Il faut donc se rendre à l’aéroport. Plusieurs véhicules de type quatre par quatre sont chargés au maximum, de ...
... blessés légers, puis de gens d’apparence saine, comme moi. J’ai appris que les blessés plus sérieux avaient déjà été évacués. Le véhicule remonte vers le nord, pour aller rejoindre la route qui nous mènera vers l’aéroport. Personne ne parle, le silence est quasi mortuaire. Ici, un supermarché s’est effondré et a été pillé. Partout, des maisons encore debout alternent avec des tas de ruines. L’activité commerciale est quasi nulle. De chaque côté de la route cahoteuse, des corps sont alignés, recouverts de draps blanc-gris. L’odeur qui s’en dégage est infernale. Même la bouche et le nez couverts, cette odeur me prend à la gorge et me donne la nausée. Je connaissais l’odeur de rat crevé, mais là c’est comme multiplié par cent, semblable et différent à la fois, une imprégnation morbide qui ne me quittera plus jamais. Après un trajet qui me semble durer des heures, nous arrivons à l’aéroport. La tour de contrôle est hors d’usage, est-ce qu’ils disent aux avions d’atterrir à vue ? Attendre, encore. Puis, enfin, un bruit de moteur, des nuages, une atmosphère étrange qui règne dans l’avion. Plus d’une centaine d’hommes, de femmes et d’enfants, sales, puants, blessés pour certains. Plusieurs enfants pleurent et les mères ou les pères essaient de les consoler du mieux qu’elles peuvent. Un petit garçon d’une dizaine d’années est seul, il ne sait pas où est sa famille. Je regarde par la fenêtre et tente de faire le vide dans mon esprit. Trop de choses en si peu de temps. Il me semble que ...