Janvier 2010
Datte: 29/10/2018,
Catégories:
fh,
couleurs,
vacances,
amour,
Masturbation
préservati,
pénétratio,
mélo,
amourdram,
... j’ai versé ces derniers jours des larmes pour toute une vie. Ce qui devait être deux semaines de vacances s’est révélé être un pur cauchemar. Le rêve n’existe plus. Mon amoureux n’existe plus. Réginald, une courte, très courte histoire. Je n’ai même pas rencontré sa famille. J’ai déclaré sa mort à l’ambassade, mais je ne sais pas si quelqu’un le cherchait. Mais moi, qui me cherche ? Ma famille doit sûrement s’inquiéter, surtout ma mère. Bizarre que je n’aie pas pensé à elle plus tôt. Il me tarde de la revoir, de me blottir entre ses bras et de pleurer, enfin en sécurité. Arrivés à Montréal, des autobus viennent nous chercher, puis la Croix-Rouge nous rencontre tous et s’assure que nous avons le minimum vital et un support médical et psychologique. Certains n’ont même pas d’endroit où habiter, puisqu’ils ne sont pas résidents du Canada. Je me ressaisis lentement, mais sûrement. Je compose le numéro de téléphone de ma mère, et c’est la voix brisée que je parviens à lui indiquer où je suis pour qu’elle vienne me chercher. Les jours passent, dans un réconfort apprécié de la part de ma famille et de mes amis. Quand je me réveille le matin, il m’arrive d’être assaillie par des souvenirs trop intenses, je revis des scènes d’horreur, jusqu’à l’odeur des cadavres qui me donne la nausée, jusqu’à me faire parfois vomir. Ma mère s’inquiète pour moi, elle m’emmène voir le médecin. Elle craint une dépression, un choc post-traumatique. Le verdict du médecin est simple, je suis enceinte. ...
... Un petit détail oublié dans la tourmente des événements, le préservatif resté coincé en moi, juste avant la deuxième secousse. Je n’ai alors qu’une seule pensée, c’est la peur des maladies, du sida, que sais-je encore ? Le médecin me donne une batterie de tests sanguins à faire, puis à refaire deux mois plus tard. Il me dit de ne pas m’inquiéter pour l’instant et me suggère une psychothérapie Heureusement, les résultats des tests sont normaux. Mon ventre grossit lentement, mes démons ne s’en vont pas. J’ai peur, je me sens seule, je n’arrive pas à être tout à fait heureuse. Pourtant, j’aurais de quoi l’être. La vie grandit en moi, un souvenir durable d’un homme que j’ai aimé. Le printemps s’annonce chaud. Les fleurs s’épanouissent. Tranquillement, avec toute l’aide que je peux trouver, je me reconstruis. J’en viens à aimer le futur, aimer ma fille à naître. Je m’implique dans des organismes d’aide aux Haïtiens, soulager leur souffrance soulage un peu la mienne. Quelques sourires d’enfants me font sourire à mon tour. — Tu vois, Régine, je ne peux pas te raconter tous les détails, tu es trop jeune pour ça, mais je voulais que tu saches dans quelles circonstances tu as été conçue.— Réginald, c’est mon papa ?— Oui, ma chérie.— Et tu l’aimais, mon papa ?— Oui, bien sûr, c’était une belle histoire d’amour. Ça n’a pas duré longtemps, mais je l’ai beaucoup aimé.— Mais moi, est-ce que mon papa, il m’aime ?— …— Dis maman, est-ce que je pourrai le voir un jour ?— …— Maman ! Pourquoi tu ...