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Les moulins de mon coeur
Datte: 04/11/2018, Catégories: ff, extracon, Collègues / Travail caférestau, amour, jalousie, Masturbation Oral 69, amourdura,
... Mes questions t’ennuient ?— Non, pas du tout.— Tu n’es pas curieuse ? Je cherche une question très pertinente. La seule qui me vient à l’esprit est : — Il y a longtemps que tu bosses dans ce magasin ? Je me trouve idiote de demander ça. — Non. En fait je n’y bosse pas vraiment, je viens de racheter le fonds. J’ignore ce que cela signifie précisément. Tout ce que je sais c’est qu’elle en est la patronne. J’ai peur qu’elle me prenne pour une mijaurée ; je m’enhardis à poser des questions plus personnelles : — Tu vis seule ?— Oui, je suis divorcée depuis quatre ans. Depuis… enfin non… rien de bien sérieux.— Divorcée ?— Oui, ça te déplaît ?— Non, de toute façon ça n’a pas à me plaire ou à me déplaire.— Si tu veux le savoir, j’aime les femmes depuis toujours.— Pourquoi t’être mariée alors ?— J’ai aimé mon mari sinon je ne l’aurai pas épousé. Hélas ce n’était pas ma seule motivation et les autres étaient moins nobles. C’était aussi à cause du poids des convenances. Dans ma famille c’est important. J’étais jeune, En me mariant je sauvais les apparences. J’obtenais aussi une nouvelle autonomie… que j’ai gardée après mon divorce.— Dans ta famille, ça se passait mal ?— Oui, avec mon père surtout. Pour lui l’homosexualité ne peut être qu’une perversion ou une maladie mentale.— Quelle connerie !— On ne choisit pas ses parents, dit-elle en soupirant.— Oui, je sais… Et ton mari ? Il connaissait ta sexualité ?— Oui. Je ne lui ai rien caché. J’ai été sincère avec lui, au début du moins.— ...
... Pourquoi au début seulement ?— Parce que j’ai vite eu des relations extraconjugales… avec des femmes. Je lui ai expliqué que mon père non plus n’acceptait pas d’avoir une fille ouvertement homosexuelle. Dans son milieu de notables de province, pour lui qui a des activités politiques, et même quelques ambitions en ce domaine, cela passait mal. C’est le genre de chose qu’il vaut mieux passer sous silence. Je comprenais donc parfaitement ce qu’elle ressentait. Ma gêne du début s’étant vite dissipée nous parlons ainsi un long moment en buvant un thé que je trouve délicieux. En fait nos situations sont comparables. Toutes deux issues d’un milieu aisé : elle d’une famille de commerçants et moi d’une famille de médecins. Toutes deux mal acceptées en raison de notre sexualité et isolées de nos familles. Pas totalement rejetées mais pas totalement intégrées non plus. Elle comme moi avons voulu notre indépendance, ce qui nous a permis de ne pas le vivre trop mal. Ensuite, les années passant, chacune aimerait se rapprocher un peu, surtout de ses parents, et se heurter à cette incompréhension fait mal. Ce que je découvre d’Alexia me plaît. Je m’étais imaginée qu’elle pouvait n’être qu’une épouse délaissée à la recherche d’une relation facile pour s’encanailler un peu et me voilà devant une femme sensée, sensible et solitaire avec certainement quelques bleus encore douloureux à l’âme. Nous évoquons à peine nos expériences passées. Je sens dans ses paroles qu’un souvenir la fait souffrir. Il ...