1. L'escadron volant de Catherine


    Datte: 04/11/2018, Catégories: fh, hplusag, enceinte, amour, humilié(e), jalousie, pied, portrait, historiqu,

    Commençons par présenter les deux protagonistes, Isabelle et Louis ; les autres personnages n’ont qu’une importance toute relative. Elle : Isabelle de la Tour d’Auvergne naquit en l’an de grâce 1535, ou peut-être 1544 (l’avis des historiens diverge mais cela n’a guère d’importance) dans la ville de Limeuil, d’où son titre de « Dame de Limeuil », sous lequel elle était plus connue. Enfin, « connue » est un grand mot, car sans quelques textes qui relatent ses frasques et ses égarements, elle serait restée dans les oubliettes de l’Histoire. Elle avait deux atouts et un défaut qui influèrent sur sa destinée. Le premier et non des moindres : son cousinage éloigné avec Catherine de Médicis, reine de France, mère de trois rois et même régente du royaume pendant trois ans… pas n’importe qui comme personnage. Son deuxième atout : sa beauté qui, aux dires de ses contemporains, faisait déjà tourner bien des têtes. Un défaut : son catholicisme, qu’elle ne pratiquait pas beaucoup mais qui la classait dans un camp ! Lui : Louis Ier de Bourbon, prince de Condé, duc d’Enghien était un prince du sang. Être prince du sang signifiait que l’on était directement apparenté au roi, ce qui dans une monarchie revenait à sortir de la cuisse de Jupiter. Il était aussi le principal chef des protestants. Ceci n’était pas très bien vu, à l’époque, dans le très catholique royaume de France, surtout dans cette période trouble que l’on appela « la guerre des religions » avec des petits plaisirs délicats, ...
    ... genre « Saint Barthelemy ». * * * Il était une fois au royaume de France, dans cette période difficile où les fondamentalistes et intégristes religieux s’opposaient aux réformistes (tout aussi intégristes), une jeune femme venue d’Italie pour épouser le frère du dauphin de France. Sa petite noblesse ne lui permettait pas de convoler avec l’héritier présomptif du trône, mais son immense fortune n’était pas à négliger. On disait, à l’époque, que sa dot aurait permis d’éponger la dette de l’État ; peut-être un truc à étudier par nos dirigeants actuels… ! Catherine, fille unique de Laurent de Médicis et de Madeleine de la Tour d’Auvergne, épousa le futur Henri II, fils cadet de François Ier et lui fit dix enfants. Ben oui, à l’époque on ne faisait pas les choses à moitié, surtout qu’on n’avait pas encore inventé le mot contraception. Le frère aîné décéda et son mari hérita du trône. Elle fut donc reine, puis douairière des rois François II, Charles IX et Henri III en assurant à l’occasion la régence entre différents règnes. Bref, c’était une femme de tête, fine négociatrice et grande manipulatrice. Dans la société hyper-patriarcale de l’époque, Catherine avait compris une chose : le meilleur moyen de manipuler un homme était de maîtriser la femme. Elle ne pouvait compter sur sa beauté pour cela, car son physique était – hum, comment dire ? – un peu ingrat. De plus, porter en permanence le deuil de son défunt époux lui conférait certes une autorité morale, mais aussi une image ...
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