1. L'escadron volant de Catherine


    Datte: 04/11/2018, Catégories: fh, hplusag, enceinte, amour, humilié(e), jalousie, pied, portrait, historiqu,

    ... d’austérité rébarbative. Catherine s’entoura d’une cour de jeunes femmes, toutes triées sur le volet, et les utilisa sans la moindre vergogne. Les critères étaient très sélectifs : être de bonne naissance, cultivée et, bien sûr, avenante. Leur nombre fluctuait, mais ces donzelles étaient entre soixante et quatre-vingts, peut-être même cent-cinquante d’après Michelet, pour assurer le service de la reine-mère. Ces demoiselles – hum… ces hétaïres – se révélaient d’illustres et ardentes putains. À leur décharge, elles l’ignoraient totalement, éblouies par l’aura de la reine-mère qui les dépravait et le blanc-seing que leur octroyait l’éternelle et sacro-sainte raison d’État au regard de laquelle le sacrifice d’une femme ne comptait pas. L’hypocrisie était portée à son comble : en cas de grossesse de l’une d’entre elles, c’était le bannissement assuré. De tous temps, à quelles avanies expose l’intérêt supérieur des puissants ! Plus tard, Brantôme donnera à ce gracieux aréopage le nom « d’escadron volant de Catherine ». Isabelle de Limeuil était toute désignée pour intégrer cet escadron de charme et de choc. Elle avait la noble naissance et l’apparentement direct avec Catherine, une culture artistique plus que correcte, un minois qui faisait se pâmer tous les gentilshommes du pays, et surtout, surtout, un entregent hors du commun qui ne la faisait reculer devant aucun obstacle. Fine mouche, Catherine, remarqua très rapidement sa lointaine cousine et la fit venir à la cour. Sur ...
    ... son ordre, Isabelle séduisit Claude d’Aumale, puis Florimont Robertet. Ces deux hommes faisaient partie du clan des Guise, une des familles les plus puissantes et les plus influentes du royaume. Il fallait absolument les surveiller. Les infiltrer était de la plus haute importance, et ainsi la reine douairière disposa journellement d’un compte rendu circonstancié En cette époque bien particulière qui enterrait les derniers relents du Moyen-âge, la Renaissance apportait un souffle nouveau. « L’amour courtois » très en vogue précédemment s’éclipsait lentement pour céder la place à des mœurs plus dissolues. N’allez pas imaginer des scènes de coucheries à chaque détour de salon, non ; on veillait aux apparences en les confinant dans le secret des boudoirs C’est aussi sur ordre de Catherine qu’Isabelle s’introduisit « par tous moyens appropriés » dans l’intimité de Louis de Bourbon, prince de Condé. Rien ne l’enchantait moins. Elle était adulée et couverte de cadeaux par le très riche Florimont dont elle était éperdument amoureuse. Louis de Bourbon lui importait peu, mais un ordre royal ne se discute pas… ! On visait, entre autres, à le pousser à abandonner son rôle de chef du parti huguenot et à le retenir à la cour royale afin de le surveiller. Bien qu’homme puissant et guerrier valeureux, Louis n’éblouissait guère et ne pouvait passer pour un astre de beauté. Petit, affligé d’un visage quelconque et des manières brusques d’un militaire, ce calviniste convaincu pratiquait les ...
«1234...8»