Le papillon des nuits d'hiver
Datte: 14/11/2018,
Catégories:
ff,
cadeau,
Oral
69,
init,
... regarda Alicia dans les yeux et lui dit d’un ton très calme : — J’ai une idée : tu veux bien venir me rejoindre après dans la mezzanine ? Comme ça, on pourra bavarder jusqu’à pas d’heure, se raconter des histoires ; et comme c’est dimanche demain…— Euh… Eh… eh bien oui, pourquoi pas ? C’est pas tous les jours qu’on peut passer une nuit blanche à bavarder entre filles, répondit Alicia d’un ton hésitant. En effet, Alicia était perplexe et se demandait bien de quoi elles allaient pouvoir parler après toutes ces heures passées à se raconter leurs vies respectives. Mais au vu de la situation assez inhabituelle et du plaisir qu’elle avait à voir Aline partager ces quelques jours en sa compagnie, elle se dit qu’il valait sûrement la peine de partager plus de temps ensemble. Ainsi, une demi-heure plus tard, Alicia monta les marches qui conduisaient à la mezzanine et découvrit que le grand matelas était installé sur la moquette avec une alèse, une grande couette bien chaude et deux oreillers. Alicia resta quelques secondes bouche bée et mit un moment avant de trouver ses mots. — C’est toi qui… qui a fait… ça ?— Oui, j’ai pensé qu’on serait beaucoup plus à l’aise là-dessus, vu que le plafond n’est pas très haut. Et on pourra mieux voir les étoiles par le velux comme ça… C’est sympa, non ? T’en penses quoi ? Alicia déglutit, mal à l’aise, et répondit le plus sereinement possible : — Aline, je ne vais pas me coucher dans le même lit que toi. Je te connais à peine ; je t’apprécie ...
... beaucoup, mais nous ne sommes pas comme deux meilleures amies qui se connaissent depuis toutes petites. Et en plus, je pourrais être ta mère. Ça me semble un peu… déplacé. Alicia avait osé dire ce qui l’avait dérangée et s’attendait maintenant à ce qu’Aline se montre à son tour mal à l’aise, ou du moins, surprise. Mais cette dernière se mit à rire et répondit sur un ton décontracté : — Oui, je sais, mais je ne suis pas ta fille, et ça n’a rien de déplacé, Alicia. Je pensais juste qu’on pourrait passer un meilleur moment en s’allongeant là-dessus, et… je ne te demande pas de dormir avec moi. Alors, c’est d’accord ? Le visage d’Alicia sembla se fermer, se durcir. Ses yeux redevinrent fuyants, comme s’ils trahissaient le désordre indescriptible qui régnait alors dans son esprit confus. Elle demeura ainsi dans cet état pendant ce qui sembla être une éternité, puis elle fixa une Aline restée imperturbable et lui répondit : — Écoute, je ne sais pas. De toute façon, il faut que j’aille me doucher maintenant. Je reviendrai te voir après pour te souhaiter bonne nuit, et on verra à ce moment-là. Aline n’eut pas le temps de répondre car Alicia avait tourné les talons et descendait déjà les marches de l’escalier en bois. Elle comprenait que son hôte se sentait au mieux dubitative, et dans le pire des cas très offensée. La jeune fille décida alors de s’allonger sur le ventre et de continuer, à la lueur de sa petite lampe de chevet, la lecture d’un livre qu’elle avait entamée dans le bus, le jour ...