Le papillon des nuits d'hiver
Datte: 14/11/2018,
Catégories:
ff,
cadeau,
Oral
69,
init,
... précédent. Alicia avait éteint toutes les lumières du rez-de-chaussée derrière elle, et le silence qui régnait permettait à Aline d’entendre les bruits venant de la salle de bain. Lorsque ceux-ci se turent, elle sentit son cœur battre plus vite et ses mains trembler légèrement.« Va-t-elle revenir me voir, ou va-t-elle aller se coucher vexée ? » pensa Aline. Les minutes passèrent, puis soudain on put reconnaître ces craquements qui signalaient que quelqu’un était en train de gravir les marches pour gagner la mezzanine. Aline sentit un frisson la parcourir, puis elle se retourna : c’était Alicia. Elle se tenait là en haut de l’escalier, pieds nus et en chemise de nuit. Elle afficha un sourire de façade derrière lequel se cachaient ses dents, adopta un ton qui se voulait amical et dit : — Bon, allez, tu me fais une petite place dans ton nid ? Aline sentit bien qu’Alicia avait fourni un effort considérable pour revenir la voir et qu’elle avait eu du mal à accepter l’idée de cette promiscuité soudaine. Elle lui sourit avec toute la bonne volonté qu’on puisse trouver et lui fit signe de s’allonger à côté d’elle. ****** Aline, elle, avait enfilé son pyjama et était déjà sous la couette. Alicia venait juste de s’allonger sur le dos à côté d’elle lorsqu’elle lui dit : — Tu lis quoi de beau ?— Oh, un vieux roman que j’ai depuis longtemps.— Je peux ? Aline tendit à Alicia son livre et se rapprocha d’elle afin que les deux puissent lire les pages. — Tu peux en lire un morceau si tu ...
... veux. Pas à voix haute, bien sûr ! Je l’ai déjà lu au moins trois fois. Lis donc les cinq pages qui viennent et tu me diras ce que tu en penses ; d’accord ? Alicia accepta aussitôt et Aline sentit encore une fois, au son de sa voix, qu’elle était contente qu’on lui propose une échappatoire pour que le temps passe plus vite et qu’elle soit plus vite délivrée de ce face-à-face inconfortable. Mais alors que cette belle femme introvertie et délicate se réfugiait dans le silence de sa lecture, Aline sentait la tension monter, comme si elle était capable de sentir le pouls de son hôte grimper tout doucement. Alicia était plus proche de la lampe de chevet, et la lumière éclairait abondamment son visage et ses cheveux. Aline ne pouvait s’empêcher de regarder ses bras dénudés, son cou, ses lèvres qu’elle se mordait parfois nerveusement, et son décolleté qui laissait entrevoir la naissance de ses seins. Alicia, quant à elle, suivait les lignes de son texte d’un mouvement mécanique des yeux jusqu’à ce que cette régularité s’interrompe. Elle venait de sentir la caresse d’un petit doigt le long de son bras. Aline avait l’impression que son cœur allait exploser, tant elle avait redouté ce moment. Et si Alicia réagissait sous le coup de la peur, de la colère ? Si ce geste la rendait furieuse ? Les secondes parurent des siècles, puis, des millénaires plus tard, il sembla que les yeux d’Alicia reprenaient leur danse avec les mots de la page. Aline refoula un frisson de plaisir et continua de ...