1. Section TG (10)


    Datte: 15/11/2018, Catégories: Transexuels

    ... surement être sa première visite. Je pris les poignées de son fauteuil et on fit un tour dehors. La nuit et le froid de ce mois de décembre nous cueillirent dès le porche mais je sentais Fabien heureux de cette sortie. On ne resta que quelques minutes à l’extérieur avant de se faire rappeler à l’ordre par une infirmière, mais Fabien apprécia ce court moment. Je le ramenai dans la pièce et je lui promis de venir le voir dès que je le pourrai. Ce que je fis tous les soirs, ou presque. Je passai presque tout le week-end avec lui. La semaine suivante, j’emmenai Vanessa avec moi, sans rien lui dire de notre destination. Je n’aurai pas dû lui faire une telle surprise. Elle éclata en larmes et s’enfuit dehors. Voir Fabien dans cet état fut un choc énorme pour elle. Malgré tout, elle fit un effort et accepta de revoir son ami. On loua une voiture spéciale pour accueillir Fabien et son fauteuil. On fit Paris by night et ses illuminations de Noël. On se fraya difficilement un chemin devant les vitrines des grand Magasins. On rentra à l’hôpital. Et chose étonnante, Fabien fit signe de vouloir écrire. On se procura un bloc et un stylo. Péniblement il réussit à écrire « merci » qui nous fit larmoyer. Puis, au prix d’un effort presque surhumain, il écrivit autre chose. On lut d’abord « Merci ». Mais en regardant mieux, on déchiffra « mourir ». On se ...
    ... regarda avec Vanessa. — Non, tu ne peux pas dire ça. On va trouver une solution. Il y a moyen de faire quelque chose ! Je disais ça en essayant de me convaincre moi-même. Tout en sachant pertinemment qu’il n’y avait rien à faire. Fabien nous regarda, implorant. — D’accord, dis-je d’une voix blanche. — D’accord aussi, confirma Vanessa. On rentra en silence. Je fis quelques recherches sur internet et exposai mon plan à Vanessa qui l’accepta sans discussion. On se rendit le samedi suivant à l’hôpital où résidait Fabien. J’avais dans mon sac la seringue contenant le produit qui libérerait notre ami de ses souffrances. Hasard ou coïncidence, il faisait un temps magnifique. D’ailleurs la météo annonçait en temps exceptionnellement doux pour les fêtes de Noël. Cela dit, l’an passé aussi, les média s’accordaient pour dire que l’exceptionnel devenait l’ordinaire. On fit une balade dans le parc puis on s’arrêta sur un banc. — Tu veux toujours ... demandé-je avec des trémolos dans la voix. Ses yeux et un léger mouvement de tête me confirmèrent son choix. Je fis l’injection létale. Nous primes chacune sa main et on attendit, sans rien dire, les rayons du soleil sur nos visages. Puis doucement, la pression de la main de Fabien se fit de moins en moins forte. On quitta l’hôpital, laissant le corps de Fabien, sans vie, profiter des derniers rayons du soleil. 
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