Les heures perdues (1)
Datte: 18/11/2018,
Catégories:
Divers,
... que l’orage menaçait. Et je n’ai pas d’excuses, je les connais ceux de ces montagnes où je vis. Je fouille dans cette mémoire qui, par bribes, me distille des flashs du seul moment qui m’a paru important dans ma vie. Depuis je n’ai fait qu’errer, à la recherche d’une chimère. Cet amour dont tous disent le plus grand bien, c’est lui mon Graal. Et au détour de l’étal d’un marchand de légumes, il a fait bondir une seconde fois ce palpitant qui saute comme un cabri sous mon sein. Et ces promeneurs qui se retournent sur mon passage, qui me scrutent comme si je venais d’une autre planète, comme je m’en fiche ! J’ai envie de rire, de pleurer, j’ai envie ? De quoi ? De qui ? De ce fantôme de retour d’un passé si plat ? Je ne commande plus rien à ce cerveau qui n’en peut plus de me faire faire n’importe quoi ! Le rimmel sèche sous mes yeux, il tend la peau de mon visage et celle de mes joues. Je dois être affreuse. Une sorcière qui marche, une paire d’échasses à la main et les orteils griffés par les graviers. Et mes seins… aussi visibles que si j’étais nue, mais je ne peux rien faire d’autre qu’avancer. Ma fille, tu es siphonnée d’être allée comme ça à la recherche des heures perdues. Et puis le soleil, le revoilà celui-là, qui éclaire d’un air moche la femme misérable qui traine sur le chemin du retour. J’en ai mal aux tripes. Pourquoi ce type est-il revenu, après toutes ces années ? Mais aussi, pourquoi sa vision m’a-t-elle plongée dans un tel désarroi ? Et finalement tout ...
... s’illumine, le voile se lève. Je voudrais… oui, c’est net, c’est bien cela ! — oooOOooo — Les doigts, la langue, tout concourt à me mettre dans un étant second. Mais que c’est agréable, bon, trop presque et je crois que je vais être déçue si j’ouvre les paupières. Cette peur de sortir de ce rêve trop beau me crispe les nerfs et mes hanches remuent plus vite, pour retenir quoi ? Pour qu’il continue ses caresses ? Oui ! J’ai envie de ce qu’il me donne ! Plus même, j’en réclame davantage. Et je m’emmure dans cette nuit qui m’offre un présent si parfait. Je ne cherche pas à me dégager. Et me voilà comblée. La bouche qui se démène sur l’unique endroit qu’elle seule à découvert, vient à la rencontre de la mienne. Ce baiser, c’est… comment le décrire tant il est exquis ? La première fois que mon palais est investi de telle façon que j’en ai le souffle coupé. Et Eddy sur moi, qui se frotte de tout son long. Non ! Ne reprends pas tes lèvres, laisse-moi encore boire ce pâlot que je voudrais sans fin. C’est… mon dieu, sublime d’être embrassée de la sorte. Et ce qui se frotte contre ma cuisse, ce qui tente vainement de retrouver la piste désertée par la bouche et la main, mais ça ne fonctionne pas comme je le voudrais. Il bouge, se démène, pèse de tout son poids, ce rêve si lourd d’un coup. Mes jambes sont largement écartées, mais ce sucre d’orge que j’ai si bien suçoté ne se fraye pas du tout la voie escomptée. Non, il n’a pas gardé la fière allure du début. Et il glisse relativement mou sur le ...