Les heures perdues (1)
Datte: 18/11/2018,
Catégories:
Divers,
... bas de mon ventre. J’aimerais envoyer mes mains pour l’aider, pour lui montrer que je suis prête, que je l’espère. Mais Eddy me tient par les poignets, sans vraiment me faire mal, non ! C’est juste pour que je ne rue pas dans un désordre orchestré par mes envies. Il se frotte longuement sur moi et… comme si le sort m’était contraire, un liquide chaud s’étale sur mon buisson, coule doucettement sur mon sexe pourtant frémissant. Et ce grognement de contentement que pousse l’homme… Désolant ! Il s’est vite remis sur le côté, avant de se glisser hors de ma couche. Je n’ouvre les paupières que lorsque je suis complètement sûre d’être seule. Plus un bruit dans la maison ! Mais j’ai dû rêver tout cela et la fine sueur qui me couvre le front… me donne froid partout. Je tire le drap sur moi ! Et mes doigts sentent, oui, c’est bien cela, sentent un fluide poisseux qui stagne sur mon bas-ventre. Il est donc bien venu ! Je ne comprends plus rien, et surtout pas ce départ incompréhensible. Je suis vide… La maison est calme ! La table du petit déjeuner est mise et la bonne odeur de café qui flotte se marie avec celle du pain grillé. Le sourire de maman est radieux. Papa lui est déjà plongé dans son canard ! Même le dimanche, il lit son sacro-saint journal. Il lève les yeux vers moi et je scrute son visage. Il est normal, pas de trace de cet alcool ingurgité en trop grande quantité hier soir. Non ce sont mes parents… ordinaires quoi ! — Bonjour ma chérie ! Tu as bien dormi ? — Bonjour ...
... maman ! Oui ! Enfin j’ai entendu papa qui ronflait fort — Oh, je m’y suis faite, tu sais ! Ça ne lui arrive pas si souvent non plus… alors ! — Et ton ami papa ? Eddy n’est pas encore levé ? — Eddy ? Si, si, il est même déjà parti. Il a juste pris un café et s’en est allé. Tu sais, il va et vient sans trop s’attacher à quiconque ni à un endroit quelconque. C’est un voyageur. — Ah ? Et il vient de quel coin ? — De quel coin ? C’est un Auvergnat, mais il vit ici ou là, un peu instable, vivotant de petit boulot. — Tu veux dire un vagabond ? — Mais non ! C’est juste que la guerre l’a laissé un peu… déboussolé mais il travaille. Il loue ses services dans les fermes, fait les saisons, vit chez l’habitant. — Pourquoi tu ne m’en avais jamais parlé avant-hier de cet ami ? — Sans doute parce que la guerre d’Algérie n’est pas une chose dont on doit être fier. Et puis je ne sais pas trop… nous ne le reverrons peut-être plus jamais. — Tu crois ? Il est donc parti pour de bon ? Mon père ne répond pas. Alors pourquoi ai-je cette nette impression que ça le rend triste cette phrase qu’il vient d’asséner comme un coup de poing à la vie ? Je me sens soudain comme plus proche de lui. Aussi affligée par ce départ précipité ! En serais-je la cause ? Possible, mais c’est bête ! J’en suis amoureuse moi de ce type. Et il n’est plus là, j’enrage de cette nouvelle. Sa fuite, c’en est bien une, me fait un mal de chien. Dans les yeux de maman passe également une étrange lueur… je jurerais que c’est… de la ...