1. Le temps des aveux


    Datte: 07/08/2017, Catégories: jeunes, couleurs, école, amour, init, exercice, confession, mélo,

    ... s’engage vers l’escalier sans se retourner. Elle part. Elle disparaît. Je sombre. Je tombe pour de bon. Plus de lumière… Coupez ! Quand mes yeux revoient le jour, c’est pour y apercevoir un visage découpé en ombres chinoises au-dessus de moi. Je ne sais pas où je suis. Je ne veux surtout pas me souvenir. Trop de souffrance dans le puits noir dont l’amnésie me protège. Je referme les yeux pour ne plus rien voir. J’entends au loin, très loin, une voix, une voix qui est comme une ombre de voix. — Axel… Axel, réveille-toi ! Se pourrait-il que ce soit maman ? Au paradis ? — Axel… mon dieu, ouvre les yeux, je t’en supplie… Je vais appeler un médecin… Axel… Pardon, oh ! Pardon. Axel, je t’en prie, reviens-moi. Ça fait longtemps qu’on n’a pas prononcé mon prénom si souvent ! Un perroquet du paradis ? Il y a aussi ce parfum, ce terrible parfum qui m’attire irrésistiblement vers le puits où s’enfouit une vérité que je ne veux plus entendre… « Je te hais… Sale Arabe… ». Par Allah, ça fait mal. Vachement mal ! Laissez-moi tranquille, je veux bien mourir. Des bras me secouent, se referment sur moi, m’étreignent… je suis contre sa poitrine, elle me berce. — Je t’en prie Axel, reviens… reviens-moi. Cette voix, ce parfum, cette douceur dans les paroles… un baume à la douleur… Une étincelle de lumière dans mon obscurité. Et brusquement, mon corps réagit. C’est comme si je surgissais hors de l’eau noire qui me noyait. J’aspire à grands coups l’air de la résurrection, je bois de grandes ...
    ... goulées de vie, je renais ! Cette fois, je m’éveille pour de bon. Cassandre me tient dans ses bras. Tout va bien ? Non, j’ai un putain de mal de tête. J’ai dû me cogner en tombant… Était-ce un malaise vagal ? Non… merde, c’était un malaise amoureux. Un putain de malaise amoureux. Je sais, j’en fais trop avec mes « putains ». Mais ça soulage… « Putain, putain, putain… » ouf ! Ça fait vraiment du bien. Elle est agenouillée à mon chevet et ma tête repose sur ses cuisses. Sa main navigue doucement dans mes cheveux et son visage penché sur le mien comme celui d’unepieta est tout enchifrené. Elle a pleuré. Il n’y a plus de haine dans ses yeux bleus, seulement de l’inquiétude. Ou de la culpabilité. Peut-être les deux. — Mon dieu, Axel, tu reviens enfin… J’ai eu si peur quand j’ai entendu que tu tombais… Ça a fait un de ces bruits ! Mon esprit se remet à fonctionner normalement – je crois ! – et des choses étranges me viennent à l’esprit. À l’instant, quand j’étais dans les vaps, elle a dit : « Reviens-moi. » Comme ces mots résonnent agréablement dans ma tête… Quand quelqu’un tombe dans les pommes, on ne lui dit pas ça… à la rigueur, « Reviens à toi » ou « Réveille-toi. »… Mais « Reviens-moi », ça a quelque chose de si intime, de si plaisant… Je ne t’ai jamais quittée, mon amour, et tu ne le savais pas ?… Là, je crois que je délire pour de bon ! — Oh ! Pardon, pardon !… pardon Axel !— Arrête, lui murmuré-je, cesse de demander « pardon » ! Elle sourit… un peu, un pauvre sourire, si maigre ...
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