1. Le temps des aveux


    Datte: 07/08/2017, Catégories: jeunes, couleurs, école, amour, init, exercice, confession, mélo,

    ... alchimie bouleverse mes sens quand je le détecte. — Tu as du mal à te concentrer, me fait-elle remarquer. J’ai dû perdre le fil de notre travail en me perdant dans le sillage de ses effluves envoûtants. — Tu veux du thé ? proposé-je, pour détourner son attention. Elle me fait signe que non. — Par contre, j’ai plus d’encre dans mon stylo. T’as pas des cartouches ?— Sur le bureau dans ma chambre. J’y vais si tu veux. Mais elle est déjà debout. Je me lève à mon tour pour préparer le thé. Je me sens si bien en cette fin d’après-midi. Cassandre est source de tous mes moments de bonheur… J’exagère ! Avec papa, c’est cool, aussi, mais c’est pas la même chose. Elle revient un moment plus tard. Je me retourne pour la regarder. Choc ! Je vois son visage bouleversé. Je vois dans ses yeux une colère infinie. Je vois entre ses mains, mon exemplaire duSpleen de Paris dont j’avais extrait le texte de ma lettre anonyme. Je comprends qu’elle a compris. J’ai oublié de ranger ce foutu bouquin ; et je crois bien qu’il était ouvert à la page du poème en question… annoté, en plus, avec le prénom de Cassandre écrit en bas juste sous la date, comme une invocation talismanique. — C’était toi ! Sa voix est toute de traviole, comme si elle charriait des gravillons. — Alors, c’était vraiment toi, cette putain de lettre anonyme ! Merde, Axel, j’avais confiance en toi ! Et toi… toi… tu es comme les autres ? C’est une question en forme de constat ! Je m’avance vers elle, en vacillant sur mes cannes. Je ...
    ... suis K.O. debout. « Non, me dis-je,pas maintenant, pas ce soir… tout était si parfait… » — Ne m’approche pas, rugit-elle. Comment as-tu pu imaginer une seule seconde que je pourrais tomber amoureuse de quelqu’un comme toi ?— Cassandre…— Non, tais-toi, hurle-t-elle. Elle tremble. Elle est si bouleversée que je crains qu’elle ne vole en éclats, là devant moi. Je me dirige vers elle de nouveau, au cas où elle défaillirait. Le livre tombe de ses mains et produit un bruit qui me fait sursauter. — Il faut que je foute le camp d’ici et tout de suite. Tu m’as trahie, Axel, elle hurle toujours, hystérique, incontrôlable. C’est… c’est impardonnable ce que tu m’as fait, là. Je te hais, s’écrie-t-elle avec une violence inouïe. Et elle me crache une dernière insulte : Sale Arabe ! Je ne veux plus te voir… Ce n’est pas elle qui s’écroule. C’est moi. C’est le monde autour de moi. C’est ma vie. Je m’effondre sur moi-même comme si tous mes organes foutaient le camp, comme si mes os fondaient, comme si je n’étais plus qu’une enveloppe de chair autour d’un océan de vide. Je ne savais pas, je ne pouvais pas imaginer que cela ferait aussi mal. Comment de tels mots ont-ils pu franchir ses lèvres exquises ? Comment ? Pourquoi ?… Le noir m’envahit. Dans une brume qui brouille ma vision, je la vois se hâter de mettre ses affaires dans son sac et se précipiter vers la porte. Quelle atroce déchirure !… Elle l’ouvre, derrière, il y a l’enfer, l’enfer de la douleur que je ne pourrais pas supporter. Elle ...
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