Le temps des aveux
Datte: 07/08/2017,
Catégories:
jeunes,
couleurs,
école,
amour,
init,
exercice,
confession,
mélo,
... qu’on croirait qu’il n’a pas été alimenté depuis des lustres. Un vrai faux sourire. J’ai la tête dans du coton. Il faut que je me lève pour retrouver un semblant d’équilibre. Mais je n’en ai pas envie. Je suis si bien dans son giron tout chaud. Et j’aime tellement ses caresses maternelles. Elle a encore le visage défait, laidement beau. Elle a eu si peur. J’ai devant moi, un verre de whisky. Elle tient un coca dans sa main. L’Arabe boit de l’alcool – d’accord, ce n’est peut-être pas la meilleure idée dans son état – et la Française reste sobre. C’est le monde à l’envers. Elle me regarde avec des yeux que je trouve un peu trop réprobateurs. Alors, je me défends : — Mon père aime bien les boissons alcoolisées et il ne déteste pas le porc. Il s’est aperçu qu’Allah ne lui en voulait pas. Alors, je fais comme lui. Son sourire se fait plus franc. Je comprends qu’elle ait été surprise de me voir avaler une grande gorgée d’interdit sans façon. Ça ne l’empêche pas de me demander un million de fois pardon de m’avoir fait si mal. Le problème, c’est que j’ai toujours mal : « Comment as-tu pu imaginer une seconde que je pourrais tomber amoureuse de toi ? » C’est fou comme de simples mots peuvent vous enfermer dans un abîme de souffrance. L’insulte : « Sale Arabe ! », elle est digérée. Je l’ai souvent entendue et je ne m’en offusque plus. Le « Je te hais » aussi : elle était en état de choc. Mais s’il ne peut y avoir d’amour entre nous, alors là, c’est une autre histoire. Ça fait cinq mois ...
... que mon corps, mon cœur, mon âme se sont laissés dévorer par mon amour pour Cassandre et j’avais l’impression de n’être plus que cela. Une entité vouée à l’aimer. Et voilà que l’entité n’a plus de raison d’être. Impossible ! Insurmontable ! Je ne pourrais pas. Je n’en aurais ni la force ni l’envie. Le silence, encore, entre nous. Il va falloir parler… mais ça peut attendre. Il faut que le drame décante un peu. La scène a été si violente ; j’en suffoque encore… C’est vrai que la violence, elle y est habituée, elle. La tête me tourne. L’alcool n’était peut-être pas le meilleur remède, en effet. Au moins, mon mal de crâne s’est atténué ! C’est elle qui parle la première. En douceur. Mais elle arbore de nouveau son masque de cire. — Axel, je suis désolée d’avoir réagi si violemment. J’ai été cruelle… Mais ma colère n’était pas dirigée seulement contre toi. Elle l’était surtout contre moi. Je n’étais pas dans mon état normal… Mais quand es-tu dans ton état normal ? me demandé-je. À quel moment ai-je connu la vraie Cassandre ? Je finis par hocher la tête. J’attends qu’elle poursuive, qu’elle m’assassine un peu plus. Elle triture son verre où se cachent dans le liquide noir des tonnes de sucre « terriblement mauvaises pour la ligne »… Qu’elle grossisse, qu’elle devienne obèse et laide. Cela me soulagera peut-être ! — Il faut que je t’avoue quelque chose, poursuit-elle. Je n’ai pas été complètement honnête avec toi. En réalité, je me doutais que la lettre venait de toi… Ça, c’est un ...