1. Fiasco à Divonne-les-Bains...


    Datte: 26/11/2018, Catégories: fh, vacances, voyage, collection, init,

    Série estivale de portraits, de cartes postales, piqués sur les plages de France et quelques lieux de villégiature estivale.Portraits de femmes et d’hommes à qui, sous prétexte que c’est l’été et qu’ils sont en vacances, tout semble être permis… L’été, propice à toutes les rencontres, toutes les opportunités, toutes les excentricités ?Bon nombre d’entre nous en ont entendu parler, mais très peu les vivent.Jamais là au bon moment, au bon endroit !Et vous découvrez, souvent après coup, que vous êtes passés à côté de ce qu’il fallait voir, car vous n’en étiez pas loin…Et cela pourrait presque venir gâcher vos vacances !Enfin… leurs souvenirs. Alors, pour vous éviter de rentrer moroses, je vous propose quelques portraits, piqués sur le vif, sur les plages, dans quelques stations balnéaires de nos côtes ou dans quelques lieux touristiques que vous avez peut-être fréquentés…Adaptez-les à vos souvenirs et faites-les vôtres…Ils sont à vous. Fiasco à Divonne-les-Bains… J’ai rendez-vous à Divonne-les-Bains, au Casino, où le directeur, un ami de longue date, m’a invité à venir rencontrer une de ses clientes, joueuse invétérée aux pratiques excentriques. Malheureusement, on ne fait pas toujours ce que l’on souhaite et l’on reste tributaire de la météorologie. C’est comme ça que je me retrouve bloqué sur la route entre Genève et Divonne par un formidable orage, qui m’oblige à trouver refuge dans une station essence, isolée dans la campagne. Prenant mon courage à deux mains, remontant le ...
    ... col de mon trop léger imperméable, à grandes enjambées et sous des cataractes d’eau, je me précipite dans le réduit qui sert de bureau à la station service. A la sonnette de porte, apparaît la tête d’une jeune femme, un foulard sur la tête pour cacher des bigoudis, deux yeux marron, de bonnes joues roses, des lèvres fines qui ourlent une immense bouche. Une blouse grisâtre couvre le reste de son corps, ample, trop ample pour que je distingue ses formes. — Bonjour ! minaude-t-elle, avec un accent chantant et traînant du canton de Vaud. Vous venez vous abriter ?— Oui ! soufflé-je, en secouant ma tignasse et en m’ébrouant comme un jeune chien qui sort du Léman (comme ils disent ici). Ça ne vous dérange pas ?— Pensez-donc ! Avec cette pluie, faut être badadia pour rester sur la route, hein ! Je reste planté près de la porte, une large flaque d’eau s’élargissant à mes pieds, la regardant bouche bée, sans comprendre ce qu’elle vient de me dire. Devant mon air égaré et mouillé, elle précise avec un clin d’œil : — Ben, fou, quoi ! Mais restez donc pas là… Entrez, vous vous sècherez mieux en ’dans ! Je vais passer la panosse et on verra plus rien de vot’ passage. Je la remercie encore et lui emboîte le pas. Elle me tient écarté un rideau à lanière et je la frôle avec mon imperméable détrempé qui, au passage, se frotte sur sa poitrine et y laisse une large trace humide. — Désolé…— C’est rien ! Et elle rit. J’entre dans un studio où un canapé-lit en skaï rouge occupe une grand partie de ...
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