1. L'autre


    Datte: 28/11/2018, Catégories: fh, frousses, extracon, cocus, cérébral, revede, Oral init, ecriv_f,

    ... Le goût douceâtre, légèrement amer, la fait grimacer. Elle se love contre son homme qui l’entoure d’un bras protecteur. Il sent le mâle. La seule odeur de femme est celle qui monte doucement de la fourche humide de Béatrice. Jean-Claude s’est attaqué à l’armoire. Béatrice le regarde entasser les chaussettes et les slips. Il ferme la valise, en empoigne une autre. Elle ne peut pas le laisser ranger ses affaires. Elle l’envoie se doucher pendant qu’elle termine. Elle enfile sa chemise de nuit pendant qu’il se sèche et met le peignoir et les deux serviettes dans un sac en plastique. Elle lui pose quelques questions, fait mentalement le tour de la maison. Dans le lit, il l’enlace. Au bout de quelques minutes, elle le repousse. Ses jambes trop poilues la grattent. Béatrice soupire. Elle devrait être contente. Les déménageurs ont bien travaillé, et la cuisine, la salle à manger et les chambres sont presque prêtes. Elle commence à ranger les vêtements d’Emilie dans l’armoire. Elle s’attaquera ensuite aux affaires de classe. Elle a envoyé Jean-Claude faire les courses. Elle n’avait pas prévu qu’il resterait l’aider. Elle se demande un peu comment l’occuper. Il pourrait peut-être accrocher les rideaux. Elle regrette d’avoir insisté pour que les enfants restent une semaine chez leurs grands-parents. C’est bien sûr moins de travail, mais huit jours de tête-à-tête avec Jean-Claude l’effraient. Avec sa gentillesse coupable… Béatrice se fige. Coupable ? Elle se reprend. Oui, bien sûr. De ...
    ... ne pas l’avoir aidé avant. Elle s’énerve toute seule. Coupable de l’avoir laissée élever seule les enfants. Coupable de privilégier ses loisirs à sa famille, avec ses fichues séances de squash. Elle entend la porte claquer. Sa colère tombe soudain. Il ne lui reste que la lassitude. Jeudi ils ont presque terminé. Béatrice appelle sa belle-mère pour dire qu’elle viendra chercher les enfants à la sortie de l’école le lendemain. Jean-Claude a choisi de reprendre le travail. Sa si jolie femme n’a pas l’air d’humeur à prendre une journée de vacances en amoureux. Vendredi, Béatrice tourne comme un lion en cage. Elle lave par terre, fait des courses. Elle change les bibelots de place. Décide de faire les poussières dans son bureau, qui n’en a pas besoin. Puis dans celui de Jean-Claude. Elle s’assied un instant dans le grand fauteuil en cuir, lorgne la pendule. Il lui reste deux bonnes heures avant d’aller chercher les enfants. Elle essaie de lutter. Les cartons sont là, neufs, posés dans un coin de la pièce. Jean-Claude, apparemment, n’y a pas touché. Se souvient-il seulement de ce qu’ils contiennent ? Béatrice quitte brusquement la pièce. Elle se fait un thé, trop chaud, et se brûle la langue. Elle prend un livre, le repose, va vérifier pour la troisième fois qu’elle a sorti un pyjama pour Emilie. Elle repasse devant le bureau. Pose la main sur la poignée, qui cède lentement. Avance vers les cartons. S’accroupit, en ouvre un. Sort, avec précaution, des cartes postales et des lettres ...
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