Croisière Corse
Datte: 30/11/2018,
Catégories:
fh,
hplusag,
bateau,
amour,
... reçue en Bretagne vingt ans auparavant. Elle avait alors quinze ans… grande, osseuse et presque maigrichonne. Son père, capitaine au-long-cours, nous l’avait confiée après son divorce et elle était restée une année entière chez nous, allant au lycée de Saint-Servan avec nos enfants. Timide et quelque peu renfermée, une relation étrange s’était développée entre elle et moi. Je la considérais comme une troisième fille (elle était à peine plus âgée que mon aînée, et elle me le rendait bien…) Pourtant, au cours de ces quelques mois, quelque chose d’étrange avait fini par se faire jour ; tandis que son corps d’adolescente se transformait, les câlins du soir, ou même de la journée devenaient plus fréquents, et je ne pouvais m’empêcher de me sentir troublé. Pour rien au monde je ne l’aurais laissé voir et n’aurais tenté de profiter de ces moments de tendresse. Je me sentais un peu honteux de ces érections qui survenaient de plus en plus souvent lorsque je sentais sa jeune poitrine contre mon épaule, l’odeur de sa noire chevelure contre mon visage. Rien de tel ne m’était arrivé avec ma propre fille et j’en venais à redouter ces moments d’abandon… tout en les appelant de mes vœux ! Un « père » incestueux, un pédophile, voilà ce que j’imaginais devenir… toute mon éducation se révoltait devant cette idée À la fin de l’année scolaire, Dominique, son père, avait trouvé un poste de pilote à Marseille et Giulia nous quitta pour le retrouver. Les adieux furent moins difficiles que je ne ...
... l’avais craint, Giulia était vraiment devenue notre troisième enfant mais, toute à la joie de retrouver son père, les larmes furent de courte durée. Je restais toutefois perplexe lorsqu’elle m’embrassa au moment de monter dans l’avion… Deux baisers sur la joue… le troisième, hasard ou volonté, en plein sur la bouche ! Pas de quoi s’affoler… mais le rouge ne m’en monta pas moins aux joues, comme si j’étais un galopin pris en faute. Au cours des années qui suivirent, nous restâmes en contact, lettres, téléphone, puis les hasards de la vie nous séparèrent. Dominique retourna en Corse, Giulia partit aux « States » poursuivre des études de biologie marine, épousa un américain et pendant quelques années nous n’eûmes plus guère de nouvelles. L’opportunité de faire cette croisière solitaire autour de l’Île de Beauté m’avait incité à reprendre contact avec mon ami et nous nous étions donné rendez-vous dans « son » port. Nous n’avions pas parlé de Giulia… et elle était là ! Comme si ces vingt ans s’effaçaient soudain, je retrouvais l’odeur de ses cheveux sur mon visage. Le corps anguleux de la gamine de quinze ans s’était, lui, transformé et je m’écartai, troublé, surpris de la réaction quasi immédiate qui se manifestait dans une certaine zone de mon individu… « Patrick, me dis-je, tu es un vieux con presque sexagénaire et voilà que tu te comportes comme un galopin… bravo ! » Ti-punch, mon ami, merci de ton aide ; après vingt ans et quelques tournées, nous voilà réunis, faisant fi de cette ...