1. Croisière Corse


    Datte: 30/11/2018, Catégories: fh, hplusag, bateau, amour,

    ... mieux pour calmer une ardeur matinale imprévue dont je suis sûr qu’elle n’a pas manqué de s’apercevoir… » Effectivement, l’eau est délicieuse… un peu fraîche au début, comme il se doit à… bon sang, il n’est que six heures du matin ! Pas étonnant que la nuit m’ait semblé courte… Remonté à bord, je me rince copieusement avec la douche astucieusement prévue sur la plage arrière du flotteur bâbord… un vrai bonheur ce catamaran. J’allais regagner le carré lorsque Giulia me barre le passage : — Hé, ho ! Ce n’est pas parce que tu es le capitaine qu’il faut balancer de l’eau partout ! Enlève-moi vite ce short trempé, je te passe une serviette ! En un tour de main, je me retrouve à poil, en fait pas vraiment gêné, bichonné, frotté comme un moutard. — Bon, bon, ça va, je suis sec, vas-y doucement avec ton vieux Pat, je n’ai plus vingt ans !— Tu m’as pourtant l’air d’être en pleine forme… pour un vieillard quinquagénaire ! Allusion ou pas à mon érection matinale, je me sens rougir comme un gamin pris faute. Sauvé par le petit déjeuner, après avoir mis un paréo, je m’installe sur la plage arrière, tandis que Giulia s’avance, presque irréelle dans la lumière dorée du matin qui baigne les montagnes en arrière-plan, laissant la citadelle dans une ombre douce. — On est bien sur ton bateau, murmure-t-elle en prenant place à mes côtés, après avoir placé le plateau fumant sur la petite table. Croissants, pain de campagne, lonzu et, le must du petit déjeuner Corse, le brocciu, un délicieux ...
    ... fromage de brebis (parfois aussi de chèvre) qui me ramène d’un coup à mes premières années sur cette île sublime. — Il ne tient qu’à toi d’en profiter, tu sais… je n’ai pas de programme, pas de limite de date et si ça te dit, tu peux postuler pour un poste de matelote à bord du Ponant…— Tu es vraiment sûr que… non, Pat, si tu avais prévu de passer quelque temps seul, après… je suis désolée, je ne voulais pas te rappeler…— Allons, allons, Giulia, tu sais que je ne fais jamais de propositions à la légère, ça me ferait très plaisir et puis… toi aussi, tu as besoin de te changer un peu les idées.— Mais, papa…— Ton père sera ravi de se débarrasser de toi quelques jours, quelques semaines, comme tu en as envie. La saison est finie et il sera ravi d’avoir un peu de calme. J’ai un compresseur à bord deux équipements de plongée complets, du matériel photo. Mon offre est sincère et sans intention cachée…— Ah bon ? Je suis un peu déçue !— Déçue ?— Ben oui, je sais que j’ai un peu vieilli, mais j’ai bien cru voir ce matin que je te faisais toujours un certain effet !— Giulia, « toujours ! ».— Écoute, Pat, on est des « grands », je n’ai plus quinze ans, mais je rêve « toujours » de toi, de nos câlins, oh, bien chastes, de cette époque. Je te suis reconnaissante de ne jamais avoir abusé de la situation, mais si tu savais comme j’étais amoureuse et combien de fois je me suis caressée le soir en pensant à toi ! Je n’en croyais pas mes oreilles, vingt années n’avaient rien effacé de nos mémoires ; ...