L'Hirondelle qui fait le printemps...
Datte: 08/08/2017,
Catégories:
fh,
inconnu,
jardin,
collection,
amour,
volupté,
cérébral,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
BDSM / Fétichisme
Oral
init,
... abritent des façades vieillottes et souvent défraîchies. La rue s’assombrit rapidement quand elle marque un soudain arrêt devant un portillon de fer forgé au blanc incertain qui s’ouvre sur une courette aux pavés disjoints. En trois enjambées je la vois grimper des marches de guingois qui mènent à une lourde porte d’entrée, elle farfouille dans son sac-cabas pour en extraire un trousseau de clef. La porte s’ouvre et se referme. La lumière fuse à travers une vitre dépolie et sa silhouette se détache en ombre chinoise durant quelques secondes avant de disparaître. Plusieurs lampes sont allumées, puis éteintes. Autour de moi, le silence. Juste un vague ronron provenant de l’avenue un peu éloignée, me rappelle que je suis perdu dans la banlieue. J’ai atteint mon but. J’ai suivi mon « Hirondelle » jusqu’à son nid. Et après ? Suis-je plus avancé pour autant ? Je sais que je ne peux passer la nuit à l’attendre. Je ne suis ni Nestor Burma, ni un flic. Il faut que je rentre. Oui, mais avant, je veux savoir. Savoir comment mon Hirondelle s’appelle. Avec précaution je m’approche de la boîte aux lettres, écrit en minuscules caractères, à peine perceptible, j’arrive à déchiffrer avec difficultés : « Mlle Eugénie De Cotignac ». Mon Hirondelle se nomme donc, Eugénie ! Quel joli prénom pour une Hirondelle ! Noble en plus « De cotignac »… et cerise sur le gâteau, une demoiselle ! Et le sourire aux lèvres, le cœur léger, je m’en retourne, par le chemin inverse qui me ramène vers Paris, vers ...
... chez moi… Dans le train puis le métro qui me conduit vers mon square, dans ma tête passe comme une ritournelle « Eugénie… Eugénie… ». Je ne me lasse pas de répéter ce prénom pourtant un peu suranné mais à qui je trouve soudain un charme fou, et forme une sorte de rengaine joyeuse et légère dans ma tête. Au matin, je me plante devant la fenêtre de mon bureau, attendant avec impatience l’arrivée d’Eugénie. Le temps est clément, le soleil commence déjà à chauffer le banc d’Eugénie quand sa silhouette s’approche. Sans déroger en quoique se soit à ses habitudes, elle s’installe posément, sort son livre de poche usé par le temps et se laisse absorber par sa lecture. Je reste un bon moment, planté là, à l’observer, en me demandant bien, au fond de moi, ce que je peux faire de plus, maintenant que je connais son nom. Alors, mu par un instinct de curiosité, je descends vers le square. Je m’approche du banc et en m’installant non loin d’elle et sans vraiment réfléchir j’attaque : — Bonjour Eugénie ! Si jusqu’à ce jour je l’avais toujours vu imperturbable et jamais distraite de sa lecture, ma toute petite phrase la fait sursauter. Elle lève vers moi un regard effaré. Ses yeux, sous le coup de l’étonnement, s’agrandissent. Sa bouche forme une sorte de « O » qui marque la surprise et ses joues, pourtant encore pâlottes de l’hiver, blêmissent avant de se marquer d’une forte rougeur. La surprise passée, elle bredouille : — Heu… Bonjour… Puis, marquant un temps d’arrêt durant lequel elle me ...