Maman ?
Datte: 21/06/2017,
Catégories:
fh,
ff,
couple,
médical,
amour,
Oral
fantastiqu,
fantastiq,
... mangeait pas avec ses collègues. Ils n’avaient aucune idée des images qui défilaient dans l’esprit de la femme, des images atroces, de ce jour-là, où sa famille avait été massacrée sous ses yeux, son mari tué sous ses yeux par des vampires, et Laurence et Kleyner, qui la prirent, elle et sa petite fille, et soudain, des flammes partout, un océan de flammes, sa fille qui hurlait, hurlait, hurlait… Plusieurs enfants regardèrent l’homme, vêtu d’un jean et d’un t-shirt blanc, qui venait entrer dans le réfectoire scolaire. Anita lui tournait le dos, cinq rangées de tables plus loin. Il s’avança, les yeux fixés sur la tête de la femme, qui, plongée dans son repas, ne le vit pas venir. Il tira un revolver muni d’un silencieux, sous le regard ahuri des enfants. Une petite fille de dix ans se mit à pleurer. L’homme, parvenu à Anita, pointa son arme sur elle et ce fut à ce moment qu’elle fit volte-face et lui planta ses baguettes dans l’œil droit. Il hurla, tira, mais le coup toucha la table, brisant une carafe d’eau. Il recula et trébucha sur le sac à dos d’un enfant, et se retrouva au sol. L’Asiatique plongea sur lui, la haine défigurant son visage. Elle ne chercha pas à l’interroger. Elle se mit à frapper violemment le visage de l’homme, le griffant avec ses ongles, envahie par un concert de cris d’enfants, de chaises renversées, de fuite. Mais elle s’en moquait. — Crève ! Crève ! Crève ! Elle savait qu’elle aurait dû l’interroger, lui arracher des réponses : pourquoi ...
... maintenant ? Comment l’avaient-ils retrouvée ? Mais elle ne sut pas se contenir. Elle attrapa l’assiette de nouilles chaudes qu’elle mangeait, en prit une grosse poignée qu’elle fourra dans la bouche hurlante. Il hoqueta, tenta de se soustraire, mais il n’y parvint pas. Littéralement assise sur lui, Anita lui fourra les nouilles brûlantes dans la bouche, le visage défait par un affreux rictus de haine et de souffrance. — Bouffe, enculé ! Bouffe ! L’homme parvint à recracher un peu de nouilles, ce qui mit Anita dans une rage folle et incontrôlable. Elle ramassa les féculents et les fourra de toutes ses forces dans le gosier de sa victime en gueulant : — Avale ! AVALE-MOI ÇA, C’EST UN ORDRE !!!!! Le pistolet était à sa portée. Elle tendit le bras, s’en empara et pointa le canon sur l’entrejambe de l’homme venu la tuer. Elle tira neuf fois, et fut éclaboussée de sang et de sperme. * * * * * Je m’étais écroulé dans le canapé de Yan. Celui-ci s’était assis en face de moi, apparemment convaincu que je n’étais qu’un fantôme. Quelque part, il avait raison. Je n’étais plus rien. — J’ai tellement… Il se prit le visage entre les mains et soupira. Sa femme, debout à côté de lui, me regardait avec crainte, comme si j’étais un fou psychopathe venu les massacrer. — Je ne comprends pas comment ils m’ont retrouvé, dis-je. Ni pourquoi maintenant, presque neuf ans plus tard. Yan ne répondit pas. — Je sais que tu dois me prendre pour un taré. Je t’ai juste dit la vérité, même si elle peut te sembler ...