La Hase et le Rapace - 3
Datte: 18/12/2018,
Catégories:
BDSM / Fétichisme
... sans réagir. Elle n’a pas vraiment envie qu’il s’en aille mais elle est bien trop fatiguée pour le retenir. Après la séance qu’elle vient de subir, elle n’a qu’une envie : dormir. L’homme marche à grands pas rageurs. Il s’insulte copieusement de s’être laissé emporter. Il se fait des promesses, suspendues à l’unique condition qu’il la revoit. Mais à quoi bon ? Jamais elle ne sera assez dingue pour avoir envie d’une nouvelle rencontre. Il s’en veut d’avoir tout gâché. Il avait trouvé la partenaire rêvée, aussi passionnée de cul qu’il l’est lui-même. Pourquoi a-t-il fallu qu’il aille trop loin ? Une fois de plus… Au moins, cette fois, il a évité le sempiternel discours : - Tu vas trop loin, je ne suis pas prête (ou pas faite, ou pas capable…, c’est selon) pour t’accompagner dans ton délire. J’ai… Je suis… Et bla-bla et bla-bla… Toutes les femmes qui ont croisées sa route l’on quitté pour la même raison. Il leur fait peur. Non pas qu’il les contraigne ou qu’il les violente. Il s’est toujours arrêté quand elles l’ont exigé. Mais il les entraîne sur une pente qu’elles craignent de ne pouvoir remonter, vers le côté sombre d’elles-mêmes qu’elles préfèrent ignorer, nier. Il les comprend et il s’en veut d’être aussi égoïste. Pour Evelyne, il s’en veut d’autant plus que, pour une fois, il avait affaire à une femme libérée du carcan moral. Il n’a pas su voir ses limites physiques et cela, pour lui, c’est impardonnable. « Ça devenait une torture… » La petite phrase tourne dans sa tête ...
... comme un reproche mais également comme un remord. Il voulait la frustrer du droit de donner du plaisir. Il voulait se frustrer du droit d’en prendre. C’était une punition à double tranchant, équitable et méritée. Mais encore une fois, il n’a pas su s’arrêter avant que tombe le couperet de la nécessité. Il se souvient de cette jeune-fille, dix ans auparavant, qui lui était soumise. Ils venaient de baiser, dans la rue, sous les yeux d’un spectateur dont qu’il ne perçut la présence que trop tard. Il donna l’ordre à Bénédicte d’aller soulager le bonhomme. Elle le regarda à la fois surprise et blessée, dit le mot et partit. Ils ne se revirent jamais plus. Elle le quitta au téléphone, très tôt, le lendemain. Toutes n’eurent pas son courage. La plupart fuit sans se retourner. Mais il savait ce qu’elles pensaient. La belle Evelyne ne ferait pas exception à la règle… La nuit est encore noire, elle se réveille. Qu’importe ! La cafetière est à sa place et sa tête toujours sur ses épaules. Donc, tout va bien. Elle regarde couler le café, perdue dans ses pensées. Son corps recèle encore les stigmates du plaisir que lui a donné l’homme : ses cuisses lui font mal, son ventre aussi. Tant de contractions, tant de spasmes, ne peuvent que laisser des traces. Elle est percluse mais heureuse : elle a trouvé son alter ego, un homme capable de l’affranchir des limites et de les lui faire dépasser. Elle a hâte de le revoir mais elle pense qu’il lui faudra attendre que son corps retrouve ses capacités. ...