Ôléauduc
Datte: 30/12/2018,
Catégories:
ff,
ffh,
fbi,
couple,
inconnu,
plage,
bain,
Voyeur / Exhib / Nudisme
69,
pénétratio,
fsodo,
init,
mélo,
... la vallée plus bas. Au fond de ce trou luisait une eau limpide, secrète, inaccessible au milieu des fougères. Une onde pure et fraîche qui appelait nos gorges sèches. Grand-père avait facilement compris mon désir d’enfant. Il me dit : — Tu crois impossible d’y aller car c’est trop dangereux ? Pourtant il suffit de surmonter sa peur, de suivre son envie, d’ignorer les « on-dit », de trouver le courage d’aller au-delà de ce que l’on pense possible, de croire en sa chance, de risquer de perdre ce que l’on aime, de se perdre soi-même et l’aisance de son innocence pour rejoindre l’eau belle quand on passe par là. Et : — On ne peut pas toujours rester sur le bord et ne rien faire, il faut aller vers son envie. Il désigna le bord de la falaise en aval de la « passerelle ». Il se tenait droit au bord du précipice quand moi j’étais pétrifiée par la vue du vide qui m’attirait comme dans mes pires cauchemars. Il était tout fier de montrer son secret. Derrière ses sourcils gris et épais, ses yeux bleus pétillaient d’amusement mêlés de tendresse, comme toujours à mon égard. J’ai gardé de lui un immense amour qui comblera pour toujours le gouffre profond de mon avenir. Je me suis baigné dans ses sourires moustachus. De ses mains calleuses je faisais mon oreiller quand je m’endormais dans ses bras. Sa veste de grosse toile protégeait mieux mes rêves de petite fille que toutes les peluches de mon petit lit. Grand-père est mort l’hiver, suivant sa femme de deux semaines. Sans rien dire il a ...
... fait sa toilette, s’est couché pour toujours après avoir retiré du mur le crucifix qui l’emmerdait depuis cinquante ans. Papa a loué la maison pour les touristes. Bon prétexte pour n’y remettre les pieds que le moins souvent possible. Evitant la rencontre de souvenirs trop forts, trop lourds. En dix ans le village s’est vidé de ses vieux habitants avant d’en trouver d’autres venant de plus loin, du côté de Londres. Pour moi, papa n’a pas vendu la maison. Il me l’a donnée. J’ai gardé le goût des marches dans les alpages et les sommets enneigés du monde entier ont élargi mon horizon. Un été j’ai cherché les sentiers de mon enfance, perdus, oubliés entre les replis de ma mémoire… J’ai suivi inconsciemment les sentiers de grand-père. Mon souvenir guidant mes pas sur les itinéraires du passé. Mes pieds reconnaissant les embûches sur l’instant de la chute, mes cuisses les longs efforts d’autrefois, je retrouvais la montagne du paradis de mon enfance parmi les fleurs et les horizons hauts perchés. Je me suis vite aperçue que je pouvais parcourir la région sans consulter les cartes. Je fis un jeu de me perdre dans la montagne pour ensuite retrouver mon chemin à l’instinct. Bien souvent ma peau cuite par le soleil, les épaules endolories par les bretelles du sac, j’ai senti que grand-père était encore à côté de moi. J’ai marché plus d’une fois émue jusqu’aux larmes, le cœur gros de son absence. Les larmes coulant calmement, tristement le long de mes joues jusqu’au jour où j’ai retrouvé ...