Poésie brodskyenne
Datte: 06/01/2019,
Catégories:
nonéro,
exercice,
poésie,
... raccroche, Quand tu trouves que la nuit est moche Que tu soignes avec la vodka ; Les heures où je ne suis pas là, Les nuits sans moi, à pas dormir Quand trop épuisée pour écrire Le corps ouvert, les yeux fermés Sans mes mains pour te caresser, Les nuits sans moi, Tu sors dans le jardin Tu ne fumes pas, Tu pleures en vain. Les nuits sans moi, Les mots de la passion S’envolent sans Ta permission. Pour toi et moi la nuit s’efface ; Un petit matin dégueulasse Qu’on veut noyer dans un café. Un jour pour rien sans se parler, Un jour à attendre la nuit, Une parenthèse infinie Qu’on finira par refermer Lorsqu’on pourra se retrouver. Les nuits sans toi, Je sors sur le balcon, Je fume, je bois, Je fais le con. Les nuits sans toi, Les fruits de ma passion Se diluent dans Mes illusions… SEULES LES AFRICAINES… Le ciel est bleu, le soleil brille mais il ne fait pas beau. Ce temps est à l’image de notre civilisation : une image belle pour la photo ; et derrière le photographe, plombé, pollué, étouffant, un monde à l’agonie. Le ciel est bleu, le soleil grille, et les femmes font ce qu’elles peuvent pour paraître désirables à défaut d’être belles… Jambes dénudées, poitrines offertes et agressives, plombées, polluées, étouffées. Agonie du désir… Seules les Africaines sont belles aujourd’hui… Ce soleil leur appartient : elles ont appris à vivre avec lui… Elles marchent dans mes rues telles des reines dont l’exil vient de prendre fin. Je vais danser pour elles, moi qui ne danse jamais… La ...
... Reine vient d’ordonner : « Danse pour nous, Mambo ! » Coup de chaleur ou hallucination… « Danse pour nous, Mambo ! » J’ai trop chaud… Je dois me réveiller… « Danse pour nous Mambo ! » J’ai retiré mes fringues ; me voici à poil sur le balcon. « Danse, Mambo, danse ! » Et me voilà qui bouge au rythme de la sableuse et du marteau-piqueur du chantier d’à côté… « Danse, Mambo, danse ! » Des gens s’arrêtent, interloqués, sur le trottoir d’en face, effrayés, effarés, j’en vois un qui grimace… « Danse pour nous, Mambo ! » Soleil, marteaux-piqueurs, chaleur, poitrines offertes, agonie, sableuse… « DANSE POUR NOUS, MAMBO !!! » Ce n’est plus l’ordre d’une Reine : C’est le murmure d’une foule, C’est le cri de tout un peuple, C’est un tonnerre qui éclate : YEYE ALIFANYA HIVYO MVUA !!!YEYE ALIFANYA HIVYO MVUA !!!YEYE ALIFANYA HIVYO MVUA !!!Yeye alifanya hivyo mvua… Je suis à terre, épuisé. La Reine m’a rendu mon esprit Ou l’ai-je retrouvé seul ? Je suis nu sur le balcon ; La pluie tombe encore, La rue est vide… Seules les Africaines étaient belles aujourd’hui… TOUJOURS LES AUTRES Il y a des gens qui ne servent tellement à rien que personne ne les regrettera… Ni leurs amis, ni leurs parents, ni leurs enfants, ni leur chien, ni leur chat, ni leur ténia, ni leurs morpions. Des inutiles avec beaucoup de prétentions qui parlent fort, persuadés que leurs inepties deviendront des vérités s’ils les habillent de grands mots et les parent de venin. Ils y a des gens qui ne servent à rien, MAIS CE SONT ...