Sortilèges et manipulations - Histoires de Sexe

Sortilèges et manipulations

... si nous ne l’enterrons pas. Et puis… vous aurez besoin de cela pour faire votre deuil. De mon côté, je vais rester ici et je n’en bougerai pas. Je ne crains aucun danger, aucune arrestation, croyez moi. Les allégations d’un étranger ne valent rien sans preuve. Et cet inspecteur d’opérette n’en a pas l’ombre d’une seule, j’en suis sûre.— Oh que si ! Il paraît qu’il a trouvé un témoin qui vous a vue à l’hospice, l’autre nuit…— Un pensionnaire ivrogne sans doute ?— Je ne sais pas, l’inspecteur n’a rien voulu me dire de plus à son sujet.— S’il m’interroge, je saurai bien de quel témoin il s’agit. Et croyez-moi, le scélérat qui prétend une telle folie en sera pour ses frais. Mais je pense plus raisonnablement que cet inspecteur prêche le faux pour savoir le vrai. Il veut sans doute obtenir quelque promotion au sein de son commissariat d’origine. Et quoi de mieux qu’une affaire de viol, d’agression et une mort tragique, je vous le demande ?— Évidemment, vous avez raison. Comment ai-je pu me laisser berner par son discours ?— Ma chère, dans le chagrin où vous êtes et dans les circonstances affreuses de la mort de notre cher Olivier, vous n’êtes pas précisément en état de discerner ce qui agite votre interlocuteur. Et il faut que vous preniez conscience d’une chose : ce policier qui vous a reçue n’a aucune légitimité à œuvrer avec la gendarmerie d’Ambert et s’il veut m’arrêter pour un crime que je n’ai pas commis, pour défendre mon honneur je demanderai la protection de notre bon ...

... curé, de Maître Blüm et de Bernard Legrand, notre maire. Aucun d’eux ne me refusera son appui. J’ai toujours été de bonne moralité et si je donne quelques conseils en sorcellerie à ceux et celles qui me le demandent, vous ne pouvez mettre en doute la bienveillance de mes savoirs et de mes remèdes. Jamais je n’aurais conduit mon filleul dans une voie aussi détestable que celle que vous a exposée l’inspecteur, jamais. Olivier aura sans doute essayé un élixir préparé par un camarade d’université… Vous savez comment sont les jeunes hommes, lorsqu’ils sont épris sans que l’objet de leur vœu réponde favorablement…— Mais comment pouvait-il savoir que Claire Dupuy serait à Brioude le soir du 14 juillet ? Car l’inspecteur m’a affirmé qu’Olivier avait préparé son agression…— Et vous l’avez cru ? Ma pauvre amie, il vous a dit ça pour vous faire peur ! Olivier a deux camarades à Brioude. Il aura voulu fêter avec eux la réussite de leurs examens. Et il aura à cette occasion revu la jeune Claire et son luthier. Vous connaissez Olivier et ses obsessions. Il aura sans doute agi dans un élan de jalousie. Et qui sait, peut-être le luthier l’a-t-il provoqué ? Avec ce genre de Don Juan, cela ne m’étonnerait qu’à demi.— Donc selon vous, il s’agirait d’une bagarre de rivaux qui aurait mal tourné ?— Oui.— Mais mon fils a tout de même… violé la petite…— Si l’inspecteur vous a dit qu’il avait empêché ce viol, Olivier n’a donc pas été au bout de son entreprise.— Mais il a tenté de le faire et… vous savez ...