Sortilèges et manipulations
Datte: 13/01/2019,
Catégories:
bizarre,
campagne,
amour,
jalousie,
policier,
sorcelleri,
fantastiq,
amourdura,
... ce que je crois ? Lorsqu’il a réalisé sa folie, le remords l’a tué. Marthe Rougier sourit avec commisération. Pour un peu, elle aurait presque ri d’une telle naïveté. La comtesse avait besoin de se raccrocher à une image d’Olivier très angélique, celle qu’elle avait fabriquée artificiellement entre les murs du château Desgrange. Mais l’ange lui avait échappé, vivant sa propre vie et ses propres désirs qui n’avaient rien à voir avec le fantasme maternel. Mais évidemment, tout cela, la sorcière ne pouvait pas le dire à Lucie Desgrange. Par contre, elle pouvait diriger son esprit dans une direction qui serait bénéfique à ses plans. — Nous ne saurons jamais ce qui est véritablement arrivé. C’est un accident. Peut-être dû à la vitesse ou bien… par une malédiction. N’avez-vous pas remarqué que tous ceux qui approchent Claire Dupuy de près meurent quelque temps après ?— Marthe, vous ne pensez tout de même pas que cette enfant porterait malheur ? Elle est assez étrange et solitaire je vous l’accorde, mais elle n’est pas responsable de la mort de ses parents.— Je n’ai pas dit cela. Cependant, considérez que la faute de sa mère n’a jamais été payée… et que la magie sait toujours prendre sa revanche lorsqu’elle a été trahie. Ne vous avais-je pas expliqué la loi du triple retour ? La magie s’est d’abord retournée contre Rose, puis contre son mari et enfin contre Olivier, condamnant Claire Dupuy à la solitude… Une façon pour la magie de punir Rose de son péché. Le prochain sur la liste ...
... sera sans aucun doute l’homme qui la courtise, le luthier Lafargue. Lucie Desgrange écoutait ce discours habile avec attention. Et il lui semblait assez vraisemblable. Bien sûr, elle savait que Marthe et Rose étaient rivales en sorcellerie, qu’elles avaient œuvré dans des buts très différents. Mais parce que la comtesse était plus traditionaliste et très attachée aux préceptes de la Sainte Église Catholique, elle avait toujours plus estimé Marthe que Rose. Marthe allait à l’église chaque dimanche et œuvrait activement pour la paroisse, s’impliquant au patronage, donnant des conseils de vertu en même temps que des conseils conjugaux. Rose, au contraire était une impie qui n’allait qu’aux grandes fêtes à l’église et qui avait trop de beauté pour être honnête. On racontait même à Saint-Amant qu’elle dispensait des remèdes aux jeunes filles et aux femmes qui ne voulaient pas avoir d’enfants. Et cela pour Lucie Desgrange était condamnable, inacceptable. C’était vouloir remplacer Dieu. Elle reprochait aussi à Rose sa beauté étrange qui captivait les hommes qui croisaient son chemin. D’ailleurs, quand un vieux paysan l’avait retrouvée morte entre les bras de Bertrand Bergheaud, peu de gens s’étaient étonnés d’une telle liaison. Rose était trop belle pour ne pas avoir d’amant. Et le maréchal-ferrant était un veuf plus que séduisant. Lucie avait même un moment envisagé d’en faire son amant, mais ce dernier lui avait opposé un rejet poli d’une froideur qu’elle n’avait jamais oubliée. ...