1. Caprices de femmes


    Datte: 13/01/2019, Catégories: fh, amour, pied, massage, nopéné, nonéro, historique, historiqu, aventure,

    ... il ne restait aujourd’hui qu’une plaie presque cicatrisée. Par besoin autant que par lassitude, il avait accepté de se mettre en ménage (mais non de se marier, le souvenir de Constance le lui interdisait) avec la belle Augustine, jeune servante dans une auberge de la rue du Cyprès, auberge dans laquelle il logeait sans payer d’autre loyer que sa protection contre les voleurs et les étudiants parisiens toujours prêts au chahut. Lorsqu’il sortit de son entrevue avec Mazarin, d’Artagnan décida de rentrer chez lui afin de dormir un peu et de partir ensuite en mission. Lorsqu’elle le vit rentrer ainsi, l’air sombre, sans saluer l’aubergiste et monter directement à l’étage, Augustine pressentit la perspective de moments difficiles et se hâta de monter à son homme une assiette de riz au lard ainsi qu’un pichet de vin. Lorsqu’elle entra dans la chambre, elle le trouva allongé sur le lit, occupé à regarder le plafond. — Je t’ai apporté ton repas. Tu n’es pas rentré cette nuit… Il s’est passé quelque chose d’important ?— Il se passe toujours des choses importantes au Louvre, Augustine.— Tu sais très bien de quoi je parle, lorsque je parle de « choses importantes ».— Oui, Augustine. Et la réponse est toujours la même : « Non, Augustine. »— Je n’arrive pas à te croire, Charles… Tu es entouré sans cesse de toutes ces princesses, ces duchesses, ces comtesses, ces marquises… Toutes des femmes sublimes, qui portent les plus belles robes et les parfums les plus chers. Et tu me dis que tu ...
    ... n’aimes que moi… avec mes vêtements de servante, et mes trente-cinq ans déjà qui font que je suis presque une vieille femme…— Ah, mon Augustine, dit d’Artagnan en se redressant pour s’asseoir sur le bord du lit, viens donc près de moi.— Oui… Elle s’assit tout contre lui tandis qu’il lui passait un bras robuste autour des épaules, la serrant contre lui pour sécher les larmes qui avaient déjà coulé. — Mon Augustine… Sais-tu qui sont ces femmes dont tu parles ?— Oui : de très belles femmes.— La plupart sont bien plus vieilles que toi, et seul leur maquillage cache leur laideur. Certaines courtisanes de la cour n’ont presque plus de dents, et d’autres les ont pourries. Lorsqu’elles rient, je t’assure que c’est une odeur pestilentielle qui sort de leur bouche ; mieux vaut être loin, ou tenir un de ces jolis mouchoirs que tu m’asperges d’eau de Cologne tous les matins.— Tu dis ça pour me faire rire, mon Charles., mais je sais bien que tu exagères.— Mais non, mon Augustine ; je te le promets.— Oui, peut-être. Mais il y a les autres. Les plus jeunes… Celles qui ont la cuisse grasse et la poitrine ferme.— Celles-là sont des ambitieuses venues à Paris afin d’obtenir la protection d’un prince ou d’un marquis. Crois-tu qu’elles regarderaient un petit lieutenant des mousquetaires gris ?— Tu n’es pas un petit lieutenant. Tu es le grand d’Artagnan, celui à qui la reine doit d’être encore en vie aujourd’hui.— La reine a oublié, ma belle Augustine. Les puissants sont ainsi, ingrats et amnésiques. ...