1. Ballerine


    Datte: 14/01/2019, Catégories: ff,

    ... révélation fut la plus éprouvante de ma vie. Se mêlait à l’obsession de vouloir voir Jasmine, d’avoir constamment en tête son image, l’impossibilité d’aller plus loin, de faire un pas de plus. Je me sentais écrasée dans un étau, prise entre le désir le plus vif de ma vie et la paralysie complète en vue de l’assouvissement de ce désir. Je n’étais pas lesbienne et je ne le serais jamais. Je resterais avec ce secret fiché à jamais dans mon cœur. Je n’avais jamais aimé auparavant, je ne pourrais plus jamais aimer. Je vivais ma fin du monde. Quand le cours suivant arriva, quand je la vis, quand elle me sourit, tous les questionnements, toutes les réserves cessèrent. Quand elle me toucha l’épaule et le creux de mes reins pour corriger ma position, tout mon corps fut traversé comme d’une décharge électrique qui me surprit et qui se concentra dans mon sexe. Je fus complètement stupéfaite de constater que je mouillais. Je rougis. Je me demandais si Jasmine avait remarqué mon trouble. J’étais vaincue. L’amour se rit de tout, du sexe de l’autre, de son âge, de sa condition sociale, etc. L’amour brise tout, tous les chemins tracés, les normes, les conventions, l’image de soi, son amour-propre. L’amour est violent, sans merci. L’amour était trop fort, il ne me laissait pas le choix. Je devais le suivre, jusqu’à ma perte si nécessaire. Entre les cours, son image me revenait constamment en tête, cette image de belle plénitude, comme un fruit mûr, doux, sucré, gonflé de vie, porteur de vie ...
    ... qu’on veut croquer. J’avais toujours devant les yeux sa chair chaude, vivante, voluptueuse qui m’attirait corps et âme. Je voulais voir ces seins si beaux, je voulais les prendre à pleines mains, les sentir, les caresser, les sucer, les manger. Je voulais les sentir sur ma joue, dans mon cou, sur mon ventre, entre mes jambes. Je voulais tout mon être collé au sien. Jasmine était la vie et je voulais étreindre cette vie au corps-à-corps. Jasmine était mon action de grâce. Avant elle je n’étais pas encore, sans elle je vivrais d’une vie morte, je serais zombie. Comme il est simple de séduire un homme ! Un léger décolleté qu’on sait mettre en valeur, une petite jupe, un sourire ; on fait semblant de le trouver intéressant ou drôle, on touche son épaule, sa cuisse. Voilà, il est piégé. On prend ce que l’on a à prendre puis on jette après usage. Comme c’est simple de séduire un homme. Les codes sont connus, leur efficacité éprouvée. Mais séduire une femme ! Je me désespérais à me demander comment amorcer ma quête, ma conquête.Terra incognita. Je tentai de me rappeler comment on avait pu me séduire, moi femme. Jamais personne ne m’avait séduite. Lors des quelques relations que j’avais eues, c’était toujours moi qui avais choisi sans jamais avoir été subjuguée par qui que ce soit. Je ne m’étais donc d’aucun secours. Je devais ouvrir moi-même la voie, me frayer un chemin jusqu’au cœur de Jasmine… peut-être ! Il ne me restait plus que quatre cours de danse avec Jasmine. Je ne pouvais ...
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