1. Atterrissage caliente à Fuerteventura (6)


    Datte: 18/01/2019, Catégories: Hétéro

    ... que deux véhicules n’auraient pas pu se croiser. En face, on apercevait les remparts par deux grandes portes de bois donnant sur les quais où, dans les temps anciens, venaient s’arrimer les voiliers de commerce pour décharger le contenu de leurs cales. Ma conductrice se saisit d’une télécommande dans le vide-poche et l’actionna. Une porte de garage s’éleva verticalement dans la façade de la maison sur ma droite. D’une main de maître, elle fit entrer le véhicule ; derrière nous, la porte se referma. Contact coupé. Nous étions dans une salle pavée comme la ruelle. Le plafond en voûte était en pierre de taille, tout comme les murs. En face de nous, une lampe grillagée qui n’avait rien de médiéval éclairait le local. Eva dégrafa sa ceinture de sécurité, se tourna vers moi pour m’enlacer, ses deux bras autour de mon cou. Ses lèvres entrouvertes vinrent se poser sur ma bouche pour un baiser langoureux et plein de promesses. Nos langues s’élancèrent dans un ballet endiablé mêlé de sensualité, de tendresse et de luxure. Je ne me souviens plus exactement combien de temps dura notre étreinte, mais seulement que nous nous extirpâmes avec peine du véhicule pour nous retrouver dans un escalier de bois en colimaçon, étroitement enlacés. Au premier étage c’était nuit noire. Rapidement, toujours à l’aide sa télécommande, Eva fit jaillir la lumière. Nous étions dans un couloir en pierre de taille ; de part et d’autre étaient suspendus des appliques en forme de torches diffusant une douce ...
    ... lumière hésitante, dansante comme le feraient de véritables torches. Il ne manquait que l’odeur de la résine de pin brûlée pour que l’on s’y croie vraiment. Le plafond était voûté comme le sont les cryptes gothiques. Au fond, une lourde porte de chêne aux ferrures imposantes bardées de clous à tête pyramidale, encadrée par deux mannequins en armure de chevalier templier, debout, s’appuyant des deux mains sur leur épée, semblaient vouloir nous barrer la route. Eva tourna la grosse clé en fer forgé et poussa la porte. Comme par magie, la lumière illumina une immense salle médiévale qui ressemblait à s’y méprendre à la salle d’un château fort. J’en restai bouche bée d’admiration, me croyant dans un musée ou dans un décor de tournage cinématographique. À chaque instant je m’attendais à voir surgir un chevalier en tabard de Croisé. Au fond de cette salle, une monumentale cheminée dans laquelle brûlait un tronc d’arbre de deux mètres illuminait la pièce de mille flammèches dansantes ; on aurait dit un âtre bien réel et non pas une imitation électrique. Les murs étaient ornés de nombreux boucliers aux armoiries de couleurs variées. Le plafond voûté était semblable à celui du garage, soutenu par six piliers de pierres cylindriques auxquels étaient adossés des mannequins en armure, épée au côté. Ils semblaient monter une garde de parade. Ils étaient trois de chaque côté. Au milieu de cette « salle des conseils », posée sur un sol dallé de pierres ocres vernies par la patine des années et ...
«1...345...19»