1. L'abandon


    Datte: 13/08/2017, Catégories: f, h, fh, ff, fffh, hagé, jeunes, inconnu, religion, poilu(e)s, cinéma, Voyeur / Exhib / Nudisme Masturbation intermast, fsodo, jouet, Partouze / Groupe sf,

    ... l’avoir giflé dans un moment d’énervement – il n’a jamais donné suite à ma requête, et, de toute manière, son pardon n’aurait rien changé à ma condamnation –, je m’étais résignée à mon enfermement et à l’absence de réponse au pourquoi de cette situation insensée. C’est au hasard d’une conversation que j’ai surprise une nuit d’insomnie, que j’ai appris que nous étions en 2068. Par miracle, la psychologue pénitentiaire m’a prise au sérieux quand je lui ai dit que je me croyais cinquante ans en arrière. Les savants s’en sont mêlés, les physiciens comme les médecins. Ils ont daté mes cheveux au carbone 14, ce qui a permis de prouver que je ne mentais pas. J’ai fait la une des journaux. Un spécialiste des particules a émis l’hypothèse qu’une fluctuation quantique avait donné naissance, en un lieu et un instant aléatoire, à un micro trou noir qui m’avait avalée avant que je sois recrachée cinq décennies dans le futur. Entre-temps s’était déroulée la révolution naturiste. Des montagnes de chemises, de pulls, de caleçons, de soutiens-gorge et de culottes avaient été brûlées dans d’immenses autodafés vestimentaires. Le réchauffement climatique avait permis de s’en dispenser, et la pudeur corporelle était abolie. Dans le même temps, tout acte d’agressivité, aussi mineur fût-il, était devenu strictement prohibé. Le système scolaire avait su étouffer dans l’œuf tout sentiment de violence envers autrui. La seule tolérance dans ce domaine restait les films anciens qui parlaient de la ...
    ... guerre et du meurtre comme des pièces du musée des horreurs, afin de servir de repoussoir. Et encore, à condition d’avoir l’âge minimum de cinquante ans. Exceptionnellement, eu égard à ma candeur et au caractère improbable de mon aventure, j’ai bénéficié d’une grâce présidentielle. On m’a libérée un matin, comme ça, sans me prévenir. Un foyer pour sans-abri m’a accueillie. Ma maison, abandonnée depuis trop longtemps, avait été détruite et remplacée par un immeuble de bureaux. La célébrité m’a permis de démarrer une activité de conteuse pour adultes : devant une salle, je parle de mes souvenirs d’une époque sombre et révolue où, quotidiennement, des hommes se flinguaient pour une place de parking ou un doigt d’honneur en voiture. Chaque soir, lors de ma représentation, des spectateurs frémissent en écoutant mes histoires, dont celle de ma propre vie, puis celles du monde d’avant avec ses bagarres, viols, meurtres, incestes, etc. Cela les excite beaucoup, visiblement, surtout les messieurs qui, dans l’auditoire, se font soulager leur dame aux mains habiles, ou bien se débrouillent tout seuls pendant que leur moitié se caresse en s’affolant de mes propos scandaleux et obscènes. J’ai le droit de raconter ce que je veux, à condition de vérifier que chacun et chacune venu suivre mes récits a bien atteint l’âge de cinquante ans. Un journaliste enregistre régulièrement mes témoignages, pour la mémoire, pour que les générations futures sachent à quel point l’ancienne société était ...
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