1. Noirceur et lumière


    Datte: 27/01/2019, Catégories: fh, hdomine, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme sf, fsoumisah,

    L’air était vicié, les murs couverts de graffiti, et de nombreux débris de toute sorte jonchaient le sol. L’odeur d’une humanité qui ne pouvait se laver souvent. Une situation normale, pour les corridors inférieurs de n’importe laquelle des cités couvrant la surface du monde. C’était un cloaque où les plus pauvres se retrouvaient entassés. Du monde partout, des enfants courant dans toutes les directions, des vendeurs de corridors avec leurs maigres marchandises étalées devant eux. Je pouvais distinguer le son aigu d’un ventilateur d’aération qui allait bientôt lâcher, presque couvert par le cri joyeux des enfants, les aboiements des chiens, le bruit des conversations, le tintamarre de radios ouvertes à fond comme si leurs propriétaires se livraient à un duel de décibels. Je marchais dans ces corridors dangereux, un espace s’ouvrant devant moi, se refermant derrière. Les gens faisaient attention à ne pas croiser mon regard, les enfants me regardaient avec les yeux écarquillés, et les gaillards arborant les couleurs de gangs se gardaient bien de me provoquer. Ici, dans les plus dangereuses zones de la cité, j’étais en parfaite sécurité. Aussi parfaite qu’un homme ciblé comme je l’étais puisse l’être. Certainement, personne de sain d’esprit ne s’en serait pris à moi. Même dans les étages supérieurs, où les riches vivaient, j’étais craint. J’étais d’humeur morose. Une autre morne journée, à chercher un emploi honorable, payant, et avec lequel je pouvais espérer laisser un jour ...
    ... ma marque. Marqué comme je l’étais, honorable et le reste étaient des propriétés mutuellement exclusives. À moins bien sûr de retourner dans l’armée. Après avoir survécu à cinq ans de bataillon pénitentiaire – une condamnation à mort déguisée –, c’était hors de question. Un grondement, un grincement continu… et un train passa, deux mètres au-dessus de ma tête. L’un des rares monorails en service à ce niveau, à cet étage où le besoin pour des transports publics était le plus criant. Chargé au-delà de sa capacité légale. Typique. Rien de notable, ici. Je pris le corridor à gauche, qui n’avait qu’un étage de haut, beaucoup plus étroit. — Bonjour Monsieur Arkel… C’était Alem, l’un des gardes de la bande contrôlant ce territoire. Son ton était enjoué et respectueux. Le genre de gars qui aurait tué sa grand-mère si le prix était bon. Dans mon cas, tous les gens de la bande avaient des directives très claires de la part de leur chef, de ne jamais me porter ombrage. Je lui répondis d’une vague courtoisie, comme toujours. Des portes à droite, des portes à gauche, la plupart ouvertes. Des appartements une-pièce avec des familles entières se les partageant. Des toilettes et des aires de cuisine communes pour cette section. Un autre corridor, puis un autre, et j’étais rendu dans mon coin, une zone plus tranquille et propre. Ma porte avait une marque de couleur orange avec une bande rouge : un code, qui indiquait que j’avais payé protection – je n’avais jamais rien payé, mais la courtoisie ...
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