1. Moi, Daniel, SDF


    Datte: 02/02/2019, Catégories: fh, pénétratio,

    ... dame pour ramasser un courrier éventuel. Mais l’association ne peut loger les SDF. J’ai composé un petit bagage contenant le strict nécessaire. J’ai repéré ce pont sur le canal. Il m’abrite de la pluie, je me suis fait un lit bien dissimulé avec des cartons. Bon, il faut se préparer avant qu’il ne fasse plus sombre. — Non ! Madame, ne sautez pas, attendez. Qu’est-ce qui se passe ? Un grand « plouf ». Merde ! Une femme s’est jetée à l’eau du haut du pont. Basket, jean, pull, tout est arraché en quelques secondes. Rentrant lentement dans l’eau pour ne pas faire d’hydrocution, je me dirige vers l’endroit de la chute. Quelques brasses sous l’eau, j’aperçois une masse sombre, c’est elle. Je la saisis et la ramène près du bord. — Donnez-la-moi, je la prends. Un homme, probablement celui qui a crié, a tiré le corps puis m’a tendu la main pour m’aider à sortir. — Heureusement que vous étiez là, elle vous doit la vie. La désespérée reprend connaissance grâce aux soins de cet homme. Quelques minutes plus tard, les pompiers sont là. Je me gèle dans un coin. Heureusement, les sauveteurs me font entrer dans leur véhicule afin de me sécher. Je me rhabille, sans sous-vêtements. Je claque des dents. Une fille jeune déboule, bouscule les pompiers pour s’approcher de la femme. — Anne, pourquoi as-tu fait ça ? La désespérée est embarquée pour l’hôpital, mais les pompiers n’ont pas voulu que la jeune fille reste à son chevet. Me voyant sur le bord, elle vient vers moi : — C’est vous qui ...
    ... l’avez sauvée ?— Oui, j’étais là ; je n’allais pas la laisser se noyer.— Merci, vous lui avez sauvé la vie. Venez, je vous raccompagne chez vous afin que vous puissiez vous sécher.— Chez moi, c’est ici : je suis SDF. Ma réponse l’a surprise, choquée même. Pourtant elle m’a dit : — Venez chez moi, sinon vous allez prendre froid.— Mais… je vais…— Venez ! Je suis frigorifié. J’embarque mes bricoles et me voilà dans une voiture, tiède, mais je n’arrive quand même pas à me réchauffer. La conductrice est une fille d’une vingtaine d’année, très jolie. — Je passe à l’hôpital d’abord pour avoir des nouvelles d’Anne. Elle est partie aux informations. Le claquement de la porte m’a surpris ; j’étais recroquevillé, engourdi sur le siège, transi. — Anne va bien. Elle avait pris des médicaments, puis de l’alcool afin de s’étourdir et se suicider. Heureusement, ses vêtements l’ont protégée de l’eau. La mort de mon père, il y a deux jours l’a anéantie.— Oui, je comprends ; elle se rétablira rapidement.— Je l’espère. Mais vous êtes gelé ! Venez à la maison vous sécher et boire quelque chose de chaud. Quelques minutes plus tard, la voiture plonge dans un garage souterrain. Ascenseur, deuxième étage. Entrée dans un très bel appartement. — Voici la salle de bain ; séchez-vous, il y a le peignoir de mon père sur le portemanteau. La douche ne m’a pas réchauffé. Tremblant, en peignoir, je sors et cherche. Du bruit m’indique où se trouve mon hôtesse. — Mon Dieu, vous êtes tout pâle, vous tremblez. Où ...
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