1. Mon enfer (7)


    Datte: 07/02/2019, Catégories: Divers,

    ... gamins réclament qui un bonbon, qui une barre de chocolat. Elle ne le renvoie pas dans leur chambre et au bout du chemin, le bruit d’un véhicule annonce le retour de Gilles. Bien sûr ma présence lui laisse à penser que je viens pour qu’il me conseille dans cette pataugeoire qu’est devenue ma vie. Il veut absolument me défendre devant la justice, me faire demander réparation. Je me demande ce qui peut bien être réparable dans cette histoire. Que l’état me fiche la paix, c’est seulement ce que je désire. Il me regarde comme si j’étais une martienne, ne voulant pas comprendre mes propos, ni même envisager une seconde que je me fiche pas mal d’être ou non réhabilitée. Rien ni personne ne me rendra ce que j’ai perdu et l’argent n’a jamais rien arrangé dans ce genre de truc. Il ne sert qu’à donner bonne conscience à ces gens qui se sont trompés, mais qui ont toujours un mal fou à sortir une parole d’excuse. Je ne veux qu’un moment de répit, une cachette pour me faire toute petite et retrouver une sérénité qui fiche le camp. À force de le lui répéter, il finit par lâcher prise et il se dit satisfait que je sois venue me réfugier dans leur nid d’amour. Sur le répondeur de mon portable que j’ai finalement éteint pour ne plus être dérangée, il y a un message du grand flic avec qui j’ai eu une passe d’armes mémorable. Il voudrait savoir où je me planque pour venir me rendre visite ! J’en parle à Francine et Gilles et ils m’invitent à le faire venir chez eux ! Finalement je crois que ...
    ... j’ai presque besoin de sa présence, de le sentir proche de moi pour que mon calme enfin revienne. Il ne lui faut guère plus de dix minutes pour sonner à la porte de mes hôtes. Il serre les mains de mes amis, se présente et dine en notre compagnie. De temps en temps un pied vient écraser un des miens, mais je ne cherche pas ce genre de réconfort, sans pour autant retirer franchement ma jambe qui reste accessible à ce grand escogriffe. Il me couve du regard, je sais bien ce qu’il espère… Notre manège est vite repéré par les deux-là qui nous reçoivent. Et je sens que la colère monte dans les yeux de Francine. Elle ne va tout de même pas me faire une crise de jalousie pour deux coups d’œil. Ses ailes du nez se pincent, plus aucun mot ne franchit ses lèvres et je sens mon amie tellement tendue que je me dis qu’elle va nous exploser à la figure à tout moment. L’avocat a lui aussi vu que quelque chose n’allait pas. Il a mis sa main sur celle de Francine et bien sûr, Jean-Marie se sent obligé de faire ce même mouvement sur mon poignet. Si les yeux de ma copine étaient des armes, je serais morte. Elle en bave de rage et retire sa patte de celle de Gilles qui marque le coup. Drôle d’équipage, qui offre un spectacle assez désarmant autour d’une table où seuls deux enfants mangent de bon appétit. Elle a beau rire, on se rend bien compte que ça sonne faux, que le ton n’est pas juste. Alors comme elle le sent aussi, elle s’oblige à se taire. Nous parlons de ces journaux qui portent tous ma ...
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