1. L'ange et le démon...


    Datte: 09/02/2019, Catégories: fh, amour, volupté, init,

    ... race existe encore… Et elle a ri ! Elle avait de l’humour… Ma chance ! Ma seule chance de m’en sortir et peut-être de pouvoir mieux l’accrocher. Après tout, je m’en fichais totalement qu’elle fasse disparaître chez des clients des soi-disant œuvres d’art. Pour bon nombre d’entre elles, ce n’était à mon avis que « gribouille et pipi de chat » et seuls, quelques snobinards pouvaient tomber en pâmoison et faire monter les prix au rythme de leurs exclamations. Elle y trouvait son compte, c’était tant mieux. Le reste… Et de cette rencontre, nous ne nous sommes plus quittés de la soirée. Elle m’a présenté à ses amis (enfin surtout des relations d’affaires) et moi je lui ai présenté les miens (enfin mes relations de critique) évitant quelques jeunes godelureaux et galiéristes dont je venais d’éreinter les dernières productions. Nous avons bu du champagne, beaucoup de champagne. Nous avons grignoté quelques chatteries (du moins ce que les invités avaient daigné laisser encore intact sur le buffet) et nous nous sommes retrouvés devant un immense plat de fruits de mer, à plus de minuit, le ventre vide, les yeux pétillants de bulles et la tête farcie de niaiseries et autres calembredaines. Dire que nous avions choisi un havre d’intimité, serait totalement erroné. Non, à cette heure-là, il y avait encore grande foule qui soupait. Il nous a fallu jouer des coudes pour rejoindre une minuscule table et crier son dialogue à la face de l’autre pour s’en faire entendre. Alors, pour ...
    ... l’intimité, nous pouvions nous brosser ! D’ailleurs, notre conversation (enfin ce qu’on peut appeler alors une conversation) avait été très limitée. Ce n’est que tard, une fois sur le trottoir que nous avons pu échanger un peu mieux. Le démon… de l’amour, insidieusement, venait de me saisir à bras le cœur. Car, là, sur ce trottoir parisien, à quelques mètres de cette grande brasserie bruyante qui avait vu défiler les « folles nuits parisiennes du Montparnasse » je me suis rendu compte qu’à force de la côtoyer dans les vernissages, de la rechercher à chaque manifestation, j’étais simplement « tombé en amour » de Marie-Agnès. Et me séparer d’elle, ne serait-ce qu’un instant me semblait soudain totalement inimaginable, impossible, incompréhensible. Pourtant, je trouvais que lui prendre simplement ses lèvres, lui appliquer un long et langoureux baiser, bien profond, sentir contre mon corps l’élasticité du sien et sa chaleur, tout cela était beaucoup trop banal. Il fallait qu’en un éclair, je trouve une idée. Une idée séduisante. Originale. Étonnante. Voilà, il fallait que je l’étonne, que je l’éblouisse. Pour moi, il était certain, que des déclarations d’amour, elle avait dû en avoir déjà plus que son soûl. Nous n’avions pas évoqué sa situation de femme. Et je m’en foutais. Elle pouvait bien être mariée, concubine, pacsée, à cet instant précis, je ne voyais qu’une seule évidence : je l’aimais ! Et elle ? Elle ne semblait pas mariée (mais cette vision des choses m’arrangeait diablement). ...
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