1. L'ange et le démon...


    Datte: 09/02/2019, Catégories: fh, amour, volupté, init,

    ... Elle n’avait pas regardé sa montre comme une femme pressée de rentrer chez elle parce que son Julot l’attend. Non, depuis notre entrée dans cette galerie, elle s’était comportée en « femme libre ». Alors, il fallait que ma déclaration d’amour soit donc éclatante, et tant pis si je devais me ramasser. Tant pis si je devais patienter. J’avais soudain une terrible soif d’éternité - à condition qu’elle daigne m’accompagner durant ce voyage - mais toujours pas d’idée géniale. Et puis j’ai aperçu un vendeur de fleurs, vous savez un de ces garnements qui vous refilent des roses, pas toujours très fraîches pour un prix exorbitant. Je l’ai hélé, lui ai susurré quelques mots à l’oreille. D’abord, il a été circonspect. Du haut de son mètre vingt de nouveau poulbot des rues, il m’a toisé, estimé, pesé et puis il a opiné de sa tignasse mal peignée et a filé à toutes jambes. Marie-Agnès commençait à s’impatienter. Elle me regardait bizarrement, se demandant bien ce que je fabriquais. Mais elle restait maîtresse d’elle-même, attendant mon bon vouloir. Il ne lui a pas fallu patienter très longtemps. De tous côtés, elle fut soudainement assaillie par des petits vendeurs de roses rouges et à ses pieds, autour d’elle, là, sur le trottoir de l’avenue, a commencé à s’amonceler une colline de roses rouges. Il y en avait partout, des dizaines et bientôt des centaines. Elle regardait s’accumuler les fleurs à ses pieds, en écarquillant ses grands yeux qui brillaient d’incrédulité et d’amusement. Et ...
    ... les roses continuaient à être entassées. Ils arrivaient de partout. Maintenant, il y avait un tapis de roses rouges, une sorte de cercle magique qui envahissait le trottoir au point de forcer les rares passants à faire un large détour, contemplant cet amas soit avec amusement, soit un certain dédain. Marie-Agnès était au centre d’une mer de roses. Statufiée. Les deux mains jointes devant sa bouche pour cacher sa gêne d’être ainsi exposée au sus et à la vue de tout le monde dans une situation particulièrement « ridicule ». Enfin, les derniers petits vendeurs s’en retournaient déjà, leurs paniers vides. À quelques pas d’elle, je restais un instant à la contempler. Elle n’osait toujours pas bouger. J’ai fait un pas vers elle, puis deux, puis cinq et à la limite de la mer de rose, pour lui montrer que pour elle, je pouvais traverser les flammes de l’enfer, je me suis agenouillé sur les tiges épineuses et c’est en me traînant sur les genoux jusqu’à elle que je lui ai déclaré ma flamme. Rougissante, balbutiante, elle m’a relevé et s’est mise à rire à gorge déployée. Autour de nous, un cercle s’était formé. Un peu étourdie par mes gestes, elle a trouvé la force de me susurrer : — On ne me l’avait encore jamais fait celle-là ! En plus pour la discrétion, hein ! Tu repasseras…— Pourquoi être discret ? Pourquoi enfermer l’amour dans le secret ? Alors et seulement alors, nous avons échangé un long et langoureux baiser, sous un tonnerre d’applaudissements. Tout en collant un peu plus mes ...
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