Histoire des libertines (23) : la légende noire de la Reine Margot.
Datte: 09/02/2019,
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Dans la zone rouge,
Marguerite de France (1553-1615), dite la reine Margot, était la fille d’Henri II et de Catherine de Médicis. Ses noces avec Henri de Navarre, le futur Henri IV, qui était, avec l’amiral de Coligny le chef du parti protestant, furent marquées par le massacre de la Saint-Barthélemy. Le personnage de la reine Margot a été popularisé par le roman d’Alexandre Dumas et, plus récemment, le film de Patrice Chéreau (1994) avec Isabelle Adjani dans le rôle-titre. «D’une grande beauté». C’est ainsi que ses contemporains qualifiaient la reine Margot. Consciente de ses atouts physiques, Marguerite de Valois en prenait le plus grand soin. Elle prenait deux bains par jour, y incorporant, comme Cléopâtre avant elle, du lait d’ânesse pour conserver une peau blanche. Blanc était également son visage. A la Renaissance, époque où elle vécut, on se devait dans la noblesse d’arborer un teint diaphane. Marguerite usait, comme cela se faisait en cette seconde moitié du XVIe siècle, de préparations à base de plomb (la céruse) ou de mercure, deux substances particulièrement dangereuses pour la peau et l’organisme. La fille de Catherine de Médicis utilisait des baumes et des onguents et se parfumait : on savait par les écrivains de l’époque, notamment Brantôme et même Ronsard, que ce parfum avait un sillage principalement de jasmin ». S’y ajoutait de l’ambre et du musc. Le musc donnait «une note un peu animale, très sensuelle au parfum», souligne dans « Secrets d’histoire » Nicolas de Barry, ...
... ajoutant qu’à l’époque «il faut oser un parfum aussi spectaculaire, c’est un parfum sensuel qui s’impose au voisinage». Mais comme il le fait remarquer à juste titre : «Margot ce n’est pas n’importe qui, et son parfum est à cette image-là». UNE JEUNESSE SULFUREUSE Elle a eu peu l'occasion de connaître son père, mortellement blessé lors d'un tournoi en 1559. Avec sa mère, elle entretient des rapports distants, éprouvant pour elle un mélange d’admiration et de crainte. Elle est principalement élevée avec ses frères Alexandre, duc d'Anjou (le futur Henri III) et le dernier-né Hercule (ensuite renommé François), duc d'Alençon. Elle entretient d'abord d'excellents rapports avec ses frères, à tel point que des rumeurs persistantes feront par la suite état de relations incestueuses avec Henri et François d’Alençon, voire Charles IX. Le futur Henri III a-t-il pris la virginité de sa sœur un soir de bal, dans une alcôve du Louvre, comme il s’est dit ? Certains auteurs imaginèrent même qu'elle fut violée par ses frères. Margot était fine, élégante, lettrée, intelligente. La princesse a reçu une éducation soignée et possède toutes les qualités pour briller à la cour, à commencer par son éclatante beauté (« S’il y en eust jamais une au monde parfaicte en beauté, c’est la royne de Navarre », écrira Brantôme). LE DUC DE GUISE, SON PREMIER AMOUR Une idylle nait entre la princesse et Henri de Lorraine, duc de Guise, l'ambitieux chef de file des catholiques intransigeants. Le duc de Guise est le ...