Coup de foudre et de poing au bahut - Histoires de Sexe

Coup de foudre et de poing au bahut

... qui seront prêts à en découdre pour une question d’honneur ethnique… C’est un sujet très sensible pour nous. À travers moi, c’est eux qui ont été insultés.— Vous avez le sang chaud !— Préjugé ! Il est bouillant quand il s’agit de ces questions, je te l’ai dit. Et ça se comprend, non ? Elle fait la moue. Aujourd’hui, son regard ne fuit pas. Il est franc… et interloqué, pour dire la vérité. Elle ne semble pas comprendre. — Ça ne résoudra pas le problème. Ça risque même de le compliquer pour toi.— Pourquoi ?— C’est simple, le père d’Éric est dans la magistrature. En plus il est président des parents d’élèves. C’est pour ça, je pense, que l’affaire de drogue et d’alcool a été plus ou moins étouffée et que le proviseur a prononcé ton exclusion mais pas celle du vrai fautif… L’autre a dû faire pression. Je hoche la tête. Évidemment vu comme ça, mieux vaut que je me tienne à carreau, même si mon père pourrait, lui aussi user de son statut. Ce qu’il ne fera pas, de toute façon. Ce n’est pas son genre. Je hausse les épaules : — J’ai pas de chance. Disons qu’au départ j’ai un handicap… si La Fontaine dit vrai.— La Fontaine ?— Selon que vous serez puissant ou misérable / Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. Déjà que j’ai pas la bonne couleur et qu’en plus je fais pas partie des puissants, je risque de me retrouver marron pour de bon, dans cette histoire !— Marron, comme son avocat de père ? En plus elle a de l’humour… et elle rit. On dirait un ange au visage nimbé ...

... d’or pur dans la lumière de la fenêtre. — Au fait, Thomachevsky m’a demandé de te saluer. Je crois qu’elle t’a à la bonne.— Je l’aime bien. Un peu pète-sec, mais bon prof.— C’est vrai, même si elle m’a abonnée aux cartons et que ça fait le désespoir de ma mère et les colères de mon père… (Son visage s’assombrit soudain, comme si un nuage était passé devant le soleil. Elle consulte nerveusement sa montre.) Il va falloir que j’y aille. Ça m’a fait plaisir de te voir. Je trouve qu’on s’entend bien, non ? (Enjouement de façade ?)— Oh ! Que oui ! Tu me fais beaucoup de bien, Cassandre.— Toi aussi. Elle est déjà levée. Je m’aperçois que nous avons la même taille, exactement. Des interrogations… encore des interrogations. Mystérieuse Cassandre qui s’intéresse à mon sort, je ne sais pourquoi, et qui me semble bien tourmentée. A-t-elle évoqué mes prétendues menaces de faire appel à mes supposés copains du lycée d’en face ? Quoiqu’il en soit, lorsque je reviens au lycée le lundi suivant, on me fiche une paix royale, surtout Éric qui se tient à l’écart. On dirait qu’il m’évite… même si ses regards à mon endroit sont assassins ! Peut-être est-ce le proviseur qui lui a parlé. Quelque chose a changé. Cassandre s’assoit à côté de moi en cours. Jugez de mon étonnement lorsque je l’ai vue résolument se diriger vers ma table au fond de la classe, dès la première heure du matin… Provocation ? Des silhouettes – très vagues, tant mon attention est concentrée sur sa présence à mes côtés – se sont ...