1. Peau de bique


    Datte: 11/02/2019, Catégories: fh, voisins, lunettes, sales, intermast, Oral pénétratio,

    ... juste après par « Il est pas un peu dérangé du ciboulot quand même ». Que Mélanie, cette femme mure, digne, sérieuse, travailleuse, polie, honnête, serviable, avec ses lunettes et ses allures de directrice d’école, puisse ne serait-ce qu’imaginer être en train de s’acoquiner avec Tourbignole était déjà en soi un défi à l’ordre des choses. C’est pourquoi l’idée la séduisit assez, elle se dit que pour avoir une chance de changer quelque chose dans sa vie, il lui fallait mieux adopter des méthodes radicales. Elle donna à manger à ses chiens puis s’en fut vers la fermette. Elle frappa à la porte, une fois, deux fois, personne. Tant pis, elle reviendrait plus tard. Elle était en train de refermer le portillon quand il la héla : — Holaaa, attends, j’suis là, viens donc. Elle se retourna. Tourbignole était là dans toute sa splendeur, pantalon ample, peau de bique sur le dos, barbe hirsute, il n’y en avait pas deux comme lui. Et le pire c’est qu’il se grattait les couilles ce salaud. — J’prépare de la tisane, t’en veux ? Cette façon de tutoyer les inconnus la rendait mal à l’aise. Elle prit sur elle et le rejoignit dans sa masure. En regardant le bazar indescriptible qui trônait dans la pièce principale, elle se demanda ce qu’elle était venue faire ici. L’évier débordant de vaisselle, les cages grillagées empilées sur la table, des chaussettes crottées traînant un peu partout. Il lui apporta un bol rempli d’un jus vert dans lequel trempait quelques feuillages. — Vas-y, bois, c’est ...
    ... chaud, c’est bon, ça donne de la paix à l’âme. Elle y trempa ses lèvres. À défaut d’être ragoûtant, c’était agréable à boire. Il insista pour qu’elle prenne des gâteaux de sa composition, elle se laissa tenter. En regardant les fresques avant-gardistes qu’il avait peintes au mur, elle se dit qu’elle était effectivement là physiquement mais, qu’au fond d’elle-même, elle ne savait pas trop pourquoi elle était venue là ce jour-là. Et lui non plus ne savait pas pourquoi elle lui rendait visite. Toutes ces considérations lui laissèrent une impression bizarre d’étrangeté. Il ne lui avait rien demandé et elle était certaine qu’il ne lui demanderait rien. Il faisait complètement abstraction de la raison de sa visite. D’un autre côté, ça lui donnait à elle un grand espace de liberté. Mais la liberté pour quoi faire ? Elle se sentit soudain très conne et très nulle. — J’vais m’occuper d’mes chèvres.— Je vais vous laisser, je ne veux pas vous déranger.— Oh mais tu m’déranges pas, viens donc si t’as envie.— En fait, je suis venue parce que… (Elle chercha un instant dans sa tête) je voulais savoir si vous vendiez des fromages.— Ben non, c’est pas l’époque. Mais moi j’crois qu’t’es venue pour autre chose.— Euhh… Non. Pour… quoi ?— Ben parce qu’t’as besoin d’amour, tout le monde a besoin d’amour Mélanie se mit à rougir comme une tomate. Elle aurait voulu nier ces propos dérangeants, mais des rougeurs la trahissaient. Comment avait-il pu deviner ? Non, elle avait vraiment trop honte, elle se ...
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